De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Il y a tellement de sites potentiellement touristiques dans la wilaya de Tizi Ouzou que le tourisme pourrait y devenir une activité économique importante, même si la wilaya ne doit pas en faire son activité principale pour des raisons géographiques et climatiques évidentes. De la présence romaine à l'occupation française en passant par la période ottomane, de nombreux monuments et lieux à Tizi Ouzou peuvent raconter des histoires aussi intéressantes que passionnantes. L'ancien directeur de la culture de la wilaya, Hachemi Aït Aïssi, a eu l'ingénieuse idée de recruter dans le cadre du pré-emploi plusieurs jeunes archéologues qui n'ont ménagé aucun effort dans le cadre d'une campagne de recherche archéologique. Ces recherches ont effectivement abouti à des découvertes précieuses, remontant à des milliers d'années, qui ne manqueront pas de servir dans l'avenir, notamment dans le cadre des activités touristiques que pourrait connaître la wilaya. Cela sans compter les vestiges datant des présences turque et française qui pullulent dans la région comme les différents bordjs turcs ainsi que les vieilles maisons dont l'édification date de l'époque ottomane. La colonisation française a également laissé des traces dans la ville des Genêts et des autres localités de la wilaya. Le meilleur exemple à donner reste l'ancien siège de la mairie de Tizi Ouzou construit après l'arrivée des colons par les autorités coloniales. Aujourd'hui, après des années de dégradation, l'ex-siège de la mairie de Tizi Ouzou a été récupéré par la direction de wilaya chargée de la culture et le projet qui y a été inscrit est la sa transformation en musée. Une décision positive même si un retard énorme a été accusé en ce qui concerne cette bâtisse de deux étages qui a tellement de choses à raconter sur la ville de Tizi Ouzou, ses amours, ses luttes et ses trahisons. Mais tous ces vestiges, ces bordjs turcs, ces ruines romaines seront-ils la destination privilégiée des touristes, notamment étrangers ? Rien n'est moins sûr dans la mesure où, en matière de politique touristique, il y a plus de paroles que d'actes. La mise en valeur de nos sites touristiques n'est pas faite de la meilleure des manières et le plus sérieux des obstacles que pourrait certainement rencontrer le tourisme dans cette région d'Algérie reste l'absence d'infrastructures hôtelières et touristiques dignes de ce nom susceptibles d'accueillir les visiteurs étrangers et même nationaux. Tizi Ouzou présente un énorme retard dans ce domaine et ce n'est pas les fameuses ZET du littoral de la wilaya qui diront le contraire, avec les années de retard dans le lancement même des projets, d'autant que les établissements hôteliers acceptables existants sont rares dans cette wilaya. Sur un autre volet, la prise en charge des maisons des leaders de la révolution, tels que Abane Ramdane (Larba Nath Irathen) et Krim Belkacem (Ath Yahia Moussa), de la maison qui a servi à la reproduction de la déclaration du 1er novembre (Ighil Imoula) et de celle la meneuse de la résistance populaire contre le colonisateur français, Lalla Fadhma N'Soumeur (Icherriden) pourrait constituer une belle aubaine pour un tourisme intérieur qui intéresserait un grand nombre d'Algériens, avides de l'histoire récente de leur pays (l'occupation française de l'Algérie et la guerre de libération nationale) et de celle des femmes et des hommes qui ont fait cette histoire. Mais il est clair que, sans des infrastructures touristiques et hôtelières en quantité et en qualité, il n'y aura pas de rush des touristes vers la wilaya de Tizi Ouzou.