Photo : Sahel De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le Front des forces socialistes (FFS) a organisé hier son premier conseil fédéral de Tizi Ouzou après la tenue de son congrès fédéral, le 9 octobre dernier, et ce, en vue d'installer les membres du secrétariat fédéral et des quatre commissions statutaires du parti à l'échelle de la fédération de Tizi Ouzou. Un conseil fédéral placé par le nouveau premier secrétaire fédéral, Farid Bouaziz, sous le signe du redéploiement après une période consacrée systématiquement à une campagne de restructuration du parti. Le premier secrétaire national du parti, Karim Tabbou, a été invité à prendre la parole lors de cette rencontre et à défendre la dimension nationale de son parti et de son ancrage dans la société. En citant plusieurs wilayas du pays où son parti est présent à l'instar de Chlef, Jijel, Saïda, Batna et Ghardaïa, le premier secrétaire du parti présidé par Hocine Aït Ahmed considère que dans les quatre coins du pays, «le FFS est perçu comme la force du changement, il est vécu comme le seul mouvement d'opposition pacifique qui donne un réel espoir aux Algériennes et Algériens». Le responsable du plus ancien parti d'opposition saisira l'occasion de cette rencontre pour, encore une fois, s'attaquer au pouvoir qui, «à défaut de réussir la normalisation et la déstabilisation, fomentera d'autres scénarios, d'autres frondes contre le parti. La cabale judiciaire engagée contre nos militants à Ghardaïa en est la meilleure démonstration de cette volonté de normalisation violente des militants et de la société en général». Il dénoncera également la répression et l'emprisonnement que subissent les militants des droits de l'Homme, les militants associatifs, les journalistes, les syndicalistes et les militants politiques. «Aujourd'hui encore, le pays ne connaît pas de vie publique, des militants sont réprimés et emprisonnés pour leurs activités civiles et politiques. Des militants subissent des interdictions professionnelles. Aujourd'hui encore, on censure des livres», ajoute Karim Tabbou qui ne manquera pas d'affirmer que «le régime continue de fomenter des manœuvres pour tenter de déstabiliser le parti [protégé] par cet engagement constant et inébranlable en faveur du changement pacifique et démocratique». D'un autre côté, le premier secrétaire national du FFS n'abordera pas directement le cas des présidents d'APC de son parti sanctionnés à différents degrés par les instances statutaires du parti mais usera d'allusions à leur adresse, et ce, à la veille d'une action que préparent les concernés contre la direction de leur parti. «Le FFS est un lieu de l'intelligence, de la résistance, du militantisme et de la fidélité, ce n'est pas un parti d'applaudisseuses et d'applaudisseurs», dit encore Tabbou en allusion à la rencontre de juillet 2008 qui a réuni le chef de l'Etat et des présidents d'APC du pays et à laquelle des présidents d'APC du FFS ont assisté contre l'avis de la direction nationale de leur parti. Certains d'entre eux ont été radiés, d'autres ont été sanctionnés de suspension. Le seul maire qui a démissionné avant sa radiation est celui de Draa Ben Khedda, lequel a choisi de s'impliquer en avril dernier dans la campagne présidentielle en faveur de Bouteflika.