De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati à l'issue de son premier conseil fédéral tenu samedi dernier, suite à son congrès du 9 octobre dernier, le FFS à Tizi Ouzou a rendu public une déclaration dans laquelle il est fait état de «la réalité amère et insupportable» que vit la wilaya sur les plans politique, sécuritaire, économique et social. La représentation régionale du parti présidé par Hocine Aït Ahmed dénonce «les promesses électorales de développement local et de prise en charge des problèmes des citoyens [qui] ont vite cédé la place à une réalité amère et insupportable», précisant que depuis la réélection de Bouteflika, le pays est en train de vivre une situation de blocage, d'impasse et d'immobilisme. Dénonçant les conséquences de l'état d'urgence et de la fermeture du champ d'expression politique, associative, artistique, culturelle et syndicale que subit la région de plein fouet, le conseil fédéral du FFS à Tizi Ouzou relève le paradoxe qui caractérise la situation sécuritaire dans la wilaya avec, d'un côté, un renforcement des effectifs et, de l'autre, une dégradation de la situation sécuritaire. «Dans l'indifférence, voire dans la complicité totale des instances ayant la charge de protéger les biens et les personnes, des kidnappings, des actes de violence graves, des vols, des agressions contre les jeunes filles, des chantages contre les commerçants… sont commis à ciel ouvert», disent les rédacteurs de la déclaration qui ajoutent que «les citoyens s'interrogent sur la volonté réelle des autorités qui, au lieu d'écouter les cris de détresse des citoyens, continuent de sous-traiter les affaires de la région avec les réseaux de délateurs locaux et de milices en tous genres». Mais, pour le FFS à Tizi Ouzou, cette situation n'est pas le fruit du hasard puisqu'«il s'agit d'une stratégie étudiée de prise en étau de la population entre la répression et le chantage du chaos, sa finalité étant d'éradiquer le politique, de liquider une région dont les traditions démocratiques font légion pour laisser la place à la mafia locale et autres chargés de mission». D'un autre côté, le FFS accuse l'administration de s'investir entièrement au profit des partis du pouvoir alors qu'elle est censée être à l'écart des luttes politiques. «Les zaouïas, les mosquées, les organisations de masse… sont mises en action par l'administration pour déstabiliser les élus de l'opposition et discréditer le politique auprès de la population», affirment encore les représentants locaux de ce parti qui dénoncent en outre le retard dans le développement et l'insuffisance des enveloppes allouées aux collectivités locales dans le cadre des PCD «qui n'arrivent même pas à régler les problèmes élémentaires de la population».