La valse des entraîneurs n'est pas un phénomène nouveau chez nous comme partout ailleurs. Il se maintenait cependant dans des proportions plus ou moins acceptables avec, la plupart du temps, une moyenne oscillant entre trois et quatre remaniements par club, parfois plus. L'insuffisance des résultats généralement, l'incompatibilité d'humeur entre les responsables et l'entraîneur et les difficultés de communication entre ce dernier et les joueurs sont les motifs les plus invoqués pour justifier la rupture. La responsabilité des dirigeants ou celle des joueurs est à chaque fois passée sous silence ou presque. Ce phénomène d'instabilité au niveau de la direction technique s'est cependant amplifié d'une manière inquiétante la saison écoulée au cours de laquelle 13 clubs de division une ont procédé à un changement d'entraîneur et pour certains d'entre eux battu tous les records (USM Annaba, RC Kouba). Du jamais-vu dans les annales de notre football. Cet absolu mais combien peu envieux record établi lors de l'exercice précédent, on l'avait perçu comme une exception qui ne devait ni ne pouvait se reproduire. Mais mal nous en a pris puisque ce record risque d'être égalé au terme de la phase aller. Celle-ci s'est particulièrement «distinguée» puisqu'elle est fatale à trois entraîneurs à la fois : Khezzar (CABBA), Belhout (ESS) et Henkouche (CRB). Le divorce s'habille cependant de courtoisie. Ce n'est plus un limogeage ou un remerciement mais plutôt un accord de séparation à l'amiable entre le club et l'entraîneur où chaque partie trouve finalement son compte. Quelques jours à peine après le clash du NAHD, le jeu des chaises musicales des entraîneurs bat son plein. En résumé, Henkouche a quitté le MSPB pour remplacer Khezzar au CABBA, celui-ci devrait s'engager dans les prochains jours avec le MSPB où il succèderait à Henkouche, prié d'aller voir ailleurs. Henkouche laisse ses crampons à Abdelkader Laïche du côté du Chabab et s'engage du côté de Bordj. Nour Benzekri va, semble-t-il, reprendre le banc de la JSK. Enfin, Mustapha Biskri laisse sa place vacante au NAHD. Néanmoins, il reste quelques places à prendre : le Nasria n'a plus d'entraîneur, son ex-coach est sur le marché, et Moussa Saïb est toujours dans l'expectative. Pour le moment, seul Aït Djoudi est resté sans chaise une fois la musique arrêtée. La fièvre des résultats, dans la course au titre pour un groupe de prétendants et la lutte pour le maintien pour d'autres moins lotis fait, quand, pour une raison ou pour une autre, les choses ne tournent pas rond, de l'entraîneur le bouc émissaire tout indiqué, le seul à payer la facture. Les responsables, en faisant endosser la responsabilité de l'échec à l'entraîneur, cherchent à se disculper et en même temps espèrent déclencher le «déclic» salvateur. Or, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une fuite en avant, à la recherche d'un mirage fuyant. Le NAHD, le MSPB, l'ASK, la JSK et l'ASO sont-ils sûrs d'éviter le pire après avoir recouru au changement de leur entraîneur, car il n'est pas certain que le successeur fasse mieux que son prédécesseur ? A suivre… Y. B.