Heureusement que l'Algérie a raté la qualification. Malgré la victoire de l'Egypte et les conditions d'accueil, dont l'agression contre l'EN, les supporters et les journalistes algériens avant le début de la rencontre, Le Caire a été un enfer pour tous les Algériens après la fin du match. Les Egyptiens, forces de police comprises, ont versé leur haine et leur rancœur sur les Algériens et leur ont fait subir humiliations et tracas de tous genres. Que se serait-il passé si l'Algérie s'était qualifiée ce soir-là ? Raouraoua parle ouvertement d'un complot qui a empêché le match de se dérouler dans des conditions normales. Manifestement, les autorités égyptiennes étaient complices dans tout ce qui s'est passé depuis l'agression du bus des Verts jusqu'aux attaques organisées au vu et au su des forces de sécurité égyptiennes contre les Algériens (lire l'article de notre envoyé spécial au Caire). Des décisions sont prises par les hautes autorités pour que l'équipe nationale soit encadrée le 18 novembre prochain à Khartoum par ses supporters. Au moins dix mille Algériens partiront pour Khartoum dans des vols charters ou des vols spéciaux afin que la revanche soit prise et que la belle soit plus belle. L'effort de l'Etat ne suffit pas. C'est pourquoi les hommes d'affaires, les sponsors sont appelés à agir pour que le maximum de supporters puissent se rendre à Khartoum afin que les Fennecs ne soient plus jamais seuls. Cependant, il est temps de tirer les leçons de la gestion d'une crise programmée et annoncée par la partie égyptienne qui a politisé une compétition sportive et de façon démesurée, présentant, à travers ses médias lourds en nombre, l'Algérie comme un ennemi politique et non comme un adversaire sur un terrain de football. En premier lieu, les moyens de communication télévisuels dont dispose l'Algérie sont en deçà de ses aspirations et de sa position de leadership régional et de leader africain de poids. A ce propos, l'Egypte a remporté la bataille et dès le début de la confrontation médiatique grâce à son réseau de chaînes de télévision privées qui ont mené la propagande de dénigrement et d'atteinte à la dignité des Algériens et de l'Algérie avant d'essayer d'orchestrer leur campagne de mensonges éhontés sur l'agression contre le bus des Fennecs. En deuxième lieu, et après le guet-apens tendu au bus des Verts, c'est la partie algérienne qui a montré ses limites dans la gestion d'une guerre psychologique se transformant en agression systématique contre tout ce qui est algérien. La FAF n'a manifestement pas mis tout son poids et n'a pas usé de tous ses droits pour amener la FIFA à annuler la rencontre du 14 novembre et la reporter à une date ultérieure sur un terrain neutre. En troisième lieu, et au plan politique, le discours sur la fraternité et les rapports séculaires entre l'Algérie et l'Egypte a mis l'Algérie dans une position de faiblesse alors qu'elle était sportivement en position de force. Le mythe de la fraternité avec l'Egypte s'est écroulé entre jeudi dernier et hier puisque les Egyptiens ont fait couler le sang algérien par traîtrise. Il n'est plus question d'entretenir ce mythe et ces mensonges au nom d'on ne sait quel intérêt pouvant exister entre Alger et Le Caire. Les autorités égyptiennes sont responsables du sang des martyrs algériens assassinés avec la complicité des forces de sécurité égyptiennes. A ce titre, les hautes autorités algériennes sont interpellées et la moindre des réactions attendues est le rappel de l'ambassadeur de l'Algérie au Caire. Car il est inadmissible que le système politique égyptien redore son blason terni en sacrifiant la vie d'Algériens partis soutenir leur équipe. Enfin, les engagements de la FIFA de garantir la sécurité des Algériens au Caire avant, pendant et après la rencontre, n'ont pas été tenus. A ce propos, la FAF est appelée à saisir les autorités footballistiques internationales afin qu'elles assument pleinement leurs responsabilités et qu'elles cessent ces attitudes de deux poids, deux mesures. Car, si ce qui s'est passé au Caire avait eu lieu en Europe, la FIFA aurait tout simplement et immédiatement reporté et délocalisé la rencontre, ou aurait disqualifié le pays où des supporters de l'équipe adverse ont été tués. A. G.