Les deux dernières rencontres de l'équipe nationale de football face à l'Egypte ont créé un climat de mobilisation rarement constaté. Chaque algérien voulait, à tout prix, apporter sa contribution d'une manière ou d'une autre, pour soutenir les Fennecs. La presse nationale, qu'elle soit du secteur public ou privé, n'a pas dérogé à la règle. Elle s'est donnée à corps perdu dans la bataille «sportive». Des semaines avant la rencontre du Caire, le 14 novembre dernier, a pris fait et cause pour les Verts. Des semaines durant, les «unes» des supports médiatiques étaient monopolisées par l'évènement. Le milieu journalistique s'est soudé. Oubliés les clivages partisans, les contraintes des lignes éditoriales et les analyses contradictoires. Un seul mot d'ordre semblait être donné : soutenir les capés de Saadane contre vents et marées. Jamais des délégations de journalistes n'étaient aussi nombreuses à se déplacer hors des frontières nationales pour couvrir un évènement. Selon un confrère présent au Cairo Stadium, la délégation des journalistes algériens était constituée de près de 150 personnes. Les journalistes se bousculaient à l'accréditation pour représenter leurs organes au Caire et à Khartoum. Dans les rédactions, les écrits des envoyés spéciaux passaient en priorité. Au Caire, malgré l'accueil scandaleux qui leur a été réservé par les autorités et le public égyptiens, bon nombre d'entre eux ont lutté bec et ongles pour se rendre auprès de l'équipe nationale à Khartoum. Au lendemain du «caillassage» du bus des Fennecs, la presse nationale a crié son indignation et interpelé les pouvoirs publics et les instances internationales. Nonobstant les agressions sauvages subies au pays de Moubarak et la défaite des Fennecs par deux buts d'écart, à aucun moment les médias nationaux n'ont versé dans le pessimisme. Au lendemain de la rencontre au Caire, les manchettes des journaux, presque unanimement, ont maintenu l'espoir de qualification en titrant sur la rencontre de Khartoum et les chances de notre équipe nationale de décrocher la qualification sur l'autre terre du Nil. A l'annonce du match barrage programmé par la FIFA au Soudan, les journalistes, toutes tendances confondues se sont dépêchés pour être témoins de la rencontre. L'envoyé spécial de notre rédaction atteste qu'il n'a jamais vus un aussi grand nombre de journalistes algériens. «Il y avait même des journalistes qui affirmaient travailler dans des canards en ligne et d'autres journaux dont j'ai jamais entendu parler», s'étonne notre collègue Yazid Amirouche. Le jour de la rencontre qui a scellé la victoire de l'Algérie contre l'Egypte et par là sa qualification au Mondial sud-africain, tous les médias nationaux ont salué le courage, l'abnégation et la témérité des dignes enfants de l'Algérie. Présente à tous les niveaux, auprès des joueurs de l'équipe nationale, des supporters à Khartoum, mêlés à la foule qui envahit les rues et ruelles de toutes les villes d'Algérie, aux explosions de joie de la communauté algérienne établie à l'étranger, les «soldats de la plume et de l'image» ont assuré sur tous les plans. S. A.