Synthèse de Sihem Ammour Le colloque international sur les mythes anciens dans les littératures africaines s'est clôturé, hier, à la salle El Mouggar, après deux jours de multiples tables rondes et conférences autour de la thématique «les mythes ancestraux face à la modernité dans la littérature africaine». Initié par le ministère de la Culture en collaboration avec le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), le colloque se voulait «un prolongement du premier colloque organisé sur le thème de l'anthropologie durant le 2ème Festival culturel panafricain» avait annoncé mardi dernier le directeur général du centre Slimane Hachi lors de la conférence de presse annonçant ce colloque. Quant à Nadjet Khadda, commissaire du symposium des écrivains africains et membre de la Commission d'organisation du colloque, elle avait indiqué que cette rencontre offrirait l'occasion aux critiques littéraires africains de débattre de l'impact de la modernité sur la littérature et les mythes africains, de faire la lumière sur les problèmes que connaît la littérature en Afrique et de proposer des solutions. Ainsi, samedi et dimanche derniers, près d'une trentaine de chercheurs, d'écrivains et d'universitaires venus du Congo, d'Afrique du Sud, du Sénégal, des Seychelles, du Canada, des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et de France ont présenté leurs points de vue sur cette thématique. A l'instar de Benaouda Lebdai, professeur à l'université du Maine, spécialiste de littérature africaine, qui avait souligné dans son intervention le rôle «décisif des mythes endogènes dans le processus d'intégration à la modernité et de l'examen de la relation entre mythes anciens et nouveaux se dégagera la mesure du projet de modernité des nations africaines». De son côté, la romancière haïtienne, Elvire Maurouard, a expliqué que «le mythe était l'idéologie principale des sociétés africaines». Quant à Ismaïl Abdoun, son intervention est axée sur le travail de Kateb Yacine, avec «la mythologie du nègre chez Kateb Yacine : entre imaginaire collectif et projection révolutionnaire». Jacqueline Jondot a, quant à elle, présenté la conférence intitulée «les corps morcelés de Khartoum dans l'œuvre de Jamal Mahjoub». Sont également intervenus dans ce colloque Justin Bisanswa, Julian Kilanga, Jacques Chevrier, Tanella Boni, Silcarneyni Gueye, Françoise Simasotchi, Elvire Maurouad, Andy Stafford, Jean Sevry, Marie-Christine Rochmann, Caya Makhele, Jeanne-Marie Clerc, Jacqueline Jondot, Salaka Sanou, Hervé Sanson, Emmanuel Matateyou, Richard Samin, Daniel Mengara, Amina Bekkat, Afifa Brerhi et Yamilé Guebalou Haraoui.Lors de l'ouverture du colloque, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, avait déclaré : «Il nous faut élargir au maximum la population des lecteurs, non seulement pour offrir, au grand nombre, cette nourriture de l'esprit aussi vitale que la nourriture des corps, mais aussi pour démultiplier nos chances de voir émerger un nombre toujours grandissant de créateurs.» La ministre ajoutera à l'attention des universitaires et experts africains présents au colloque : «Vous êtes ici pour apporter votre pierre à l'édifice de l'intercompréhension et du dialogue des cultures.»