à un mois seulement de l'application de la décision d'augmenter le capital des banques et établissements financiers, conformément au règlement adopté en 2008, des questions restent toujours pendantes dans certains milieux bancaires algériens. Mais, globalement, la décision prise ces derniers temps par la Banque d'Algérie est jugée positive. En effet, les avis des responsables de la plus haute autorité monétaire du pays et des experts en la matière convergent. Si, pour la Banque d'Algérie, ladite décision est justifiée et réfléchie, les spécialistes de la finance estiment qu'elle s'impose à l'heure actuelle. L'augmentation du capital des banques, ne peut être une «entrave» pour le développement du paysage bancaire national. C'est en somme l'avis partagé des spécialistes et des experts de la finance. «Non, il ne s'agit pas d'une entrave, car le niveau de capitalisation requis auparavant est très faible», soulignent les experts contactés à cet effet. Ces derniers justifient cette décision par le souci d'avoir des banques fortes et solides. «La décision prise par la Banque d'Algérie d'élever le niveau de capitalisation s'est faite dans le souci d'avoir des banques fortes et solides. Cela permet d'avoir sur le marché algérien des banques de référence, capables, en cas de souci majeur, d'apporter des soutiens aux autres banques et leur permet aussi d'intervenir dans des opérations d'investissement et autres opérations d'importance.» Tel est l'argument mis en avant pour justifier cette mesure. Car, avec l'ancien modèle, soit avec 600 millions de dinars pour les établissements financiers et 2,5 milliards de dinars pour les banques classiques, «on ne peut pas aller loin». Dans le cas contraire, ajoute-t-on, les PME, ne peuvent en aucun cas avoir d'importants financements de la part des banques si ces dernières ne possèdent pas un capital important. «Avec des normes très anciennes, on ne peut accorder aux entreprises qu'un maximum de 15% de leurs fonds propres, ce qui est insignifiant. Si on parle de 10 ou 15%, c'est vraiment peu. Donc, on ne peut financer que des petites PME. De ce fait, il faut qu'il y ait des banques qui disposent d'une capitalisation importante pour être des acteurs importants sur le marché», ajoutera un autre expert. Pour certains observateurs de la scène financière, les arguments des spécialistes sont en parfaite adéquation avec ceux mis en avant par la Banque d'Algérie. Devant les députés, Mohamed Laksaci avait, en effet, fait savoir que cette augmentation de capital «contribuera à l'amélioration de l'allocation des ressources financières dans l'économie nationale, vu le potentiel de développement des épargnes financières». Le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) considère également que cette démarche est de nature à «contribuer à l'amélioration des indicateurs de santé financière du système bancaire en Algérie, comme ancrage à sa résilience et à la stabilité financière». D'autres experts se félicitent de ces mesures, en ce sens que le financement des investissements productifs, en dépit de sa faiblesse, demeure l'une des forces de frappe de l'économie de bon nombre de pays en voie de développement, dont l'Algérie. Il est donc vital, analysent-ils, pour l'économie que la solidité du système bancaire et financier soit renforcée et préservée. Selon un responsable d'une banque publique, le secteur bancaire reste donc le principal canal de financement des entreprises et des ménages. «En Algérie, les banques sont à la fois en situation de surliquidités en bilan mais, en réalité, sous-capitalisées. Dans un tel contexte, les banques doivent renforcer leurs fonds propres comme l'exige la réglementation, contribuer à l'amélioration de leur position et leur conférer des moyens d'intervention plus importants, tout en respectant en permanence le cadre prudentiel en vigueur», a-t-il ajouté S. B.