De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le procès du réseau spécialisé dans les avortements, que la sûreté de wilaya a démantelé en juin dernier, a commencé hier au tribunal correctionnel de la Cité Djamel. Après l'audition des 12 personnes poursuivies pour avortement illégal et assistance à avortement illégal, le représentant du ministère public a requis cinq années de prison ferme, assorties d'une amende de contre 50 000 DA, contre les principaux accusés, en l'occurrence un médecin, un surveillant médical, deux agents paramédicaux, deux femmes de ménage et une rabatteuse exerçant au niveau des pavillons maternité et pédiatrie, et deux années pour le reste des inculpés. Les faits de cette affaire remontent à l'été dernier lorsque les services de police ont enregistré plusieurs plaintes émanant de parents inquiets de la dégradation de l'état de santé de leurs filles ayant subi une interruption volontaire de grossesse. L'enquête diligentée a permis de découvrir l'existence au CHU d'Oran d'un véritable réseau spécialisé dans les avortements. Pour prendre les éléments du réseau en flagrant délit, la police met au point un scénario selon lequel une femme enceinte (en fait une policière) désireuse de se faire avorter sollicite l'aide d'une femme de ménage soupçonnée d'être la rabatteuse. Convaincue de la détresse de la femme, l'entremetteuse prend les dispositions qui s'imposent pour une opération d'interruption de grossesse et le piège se referme assez rapidement sur elle. Interrogée par la police, la femme de ménage passe très vite aux aveux qui permettront aux enquêteurs de neutraliser l'ensemble du réseau qui disposait de tout le matériel médical nécessaire. L'enquête a également permis d'établir qu'une interruption volontaire de grossesse coûtait environ 60 000 dinars.