Un médecin, deux paramédicaux, un surveillant médical, une femme de ménage et une intermédiaire sont impliqués. Le procureur de la République près le tribunal de Cité Djamel a requis, hier, trois ans de prison ferme assortis d'une amende de 50.000 DA contre sept personnes, dont un médecin, deux paramédicaux, un surveillant médical, une femme de ménage et une intermédiaire, poursuivis pour avortement illégal. Dans son plaidoyer, le représentant du ministère public a requis deux ans de prison ferme contre cinq autres accusés constitués essentiellement de femmes en attente d'avortement. Le procès a été ouvert hier. Douze personnes ont été auditionnées et jugées pour avortement illégal et assistance à avortement illégal. Les faits consignés dans le rapport de l'arrêt de renvoi sont accablants étant donné que l'affaire a même touché le CHU d'Oran où ont eu lieu les avortements. En effet, une femme de ménage, exerçant au sein du CHU d'Oran, a joué un rôle prépondérant en fournissant le réseau en matériel et moyens médicaux nécessaires. Tandis que l'autre femme assumait les missions d'intermédiaire entre les postulantes à l'avortement et les avorteurs qui ne sont autres qu'un médecin, un surveillant médical et deux techniciens paramédicaux exerçant au sein du CHU d'Oran. Selon les rapports de l'enquête, plusieurs filles ont subi des avortements. L'affaire mise au jour l'été dernier a révélé l'étendue du réseau spécialisé. En effet, plusieurs femmes souffrant de douleurs «post-opératoires» se sont rapprochées des services policiers pour dépôt de plainte. Une enquête a été aussitôt ouverte. La femme de ménage, qui est tombée dans les filets, a été le prélude d'autres révélations. La première candidate à l'avortement a été arrêtée au sein même du CHU d'Oran tandis que la seconde a été interpellée au lieudit Places des victoires au centre-ville d'Oran. Pour tendre une souricière, les enquêteurs ont imaginé un scénario dans lequel une policière jouera le rôled'une femme en quête d'avortement. La souricière a abouti au démantèlement du réseau entier. Passés aux aveux, chacun des mis en cause a apporté sa version des faits. Mais la perquisition a permis la découverte d'une centaine de comprimés utilisés pour provoquer les contractions et autres équipements et outils chirurgicaux, dissimulés au domicile de l'accusée principale, la femme de ménage. L'enquête diligentée a relevé plusieurs faits dont les tarifs appliqués des avortements. Selon le rapport lu par le greffier, les prix varient selon l'état de santé de la candidate à l'avortement, quoique le tarif est fixé à 60.000 DA. Au total, six femmes sont passées sur le billard.