Les médias étrangers, notamment arabes, hormis ceux d'Egypte qui poursuivent leur campagne médiatique contre l'Algérie, reviennent peu à peu à l'objectivité dans le traitement de la crise entre l'Egypte et l'Algérie. Après avoir adopté une position mi-figue, mi-raisin, et tenté d'adopter une ligne médiane, peu de télévisions et journaux continuent d'aborder le sujet de la discorde, ce qui augure une baisse de tension entre les deux pays. Ce ton conciliant, mettant en exergue «les relations fraternelles et les liens du sang», fait suite à la polémique que la partie égyptienne, par le biais de sa machine de guerre, voulait entretenir sciemment aux fins de nuire à l'image de l'Algérie, la désignant comme coupable des incidents ayant eu lieu avant et après les matches de qualification à la Coupe du mode de 2010. Tout cela, bien sûr, pour avoir osé remettre en cause le leadership arabe de l'Egypte, y compris en football. Dans la guerre médiatique contre l'Algérie que «nos frères» du Nil ont voulu totale et sans merci en essayant même de monter l'opinion internationale contre les supporters des Verts, les médias internationaux ont, au contraire, démontré les vrais enjeux de cette mascarade politico-médiatique du régime de Moubarak. Pour des tribuns, qui ont mis de l'eau dans leur vin, il est clair qu'il s'agit d'une tentative de récupérer les dividendes d'une campagne sous le couvert du «recouvrement de la dignité» qui servirait en fait à lancer le fils aîné de Moubarak sur la voie de la présidentielle de 2011. Aussi, dès le début de la mise en branle de la machine médiatique «pharaonique» -dont elle se réclame- son desiderata s'en est trouvé contrarié par les médias de plusieurs pays qui ont relaté les faits, notamment le «callaissage» du bus de l'EN algérienne. Le mérite revient en fait, dans une grande proportion, au professionnalisme de ces médias, mais aussi à une diaspora algérienne qui n'a jamais coupé le cordon ombilical avec la mère patrie. Il y a de quoi susciter le courroux de leurs confrères égyptiens, qui ont dénoncé ce qu'ils considèrent être un «parti pris» des médias étrangers, dans le traitement de l'information se rapportant aux incidents entre supporters des deux pays. La chaîne qatarie, Al Jazeera, est particulièrement mise dans le collimateur. Les Egyptiens ne lui pardonneraient jamais d'avoir diffusé l'image de l'attaque. Elle a beau donner la parole aux Egyptiens, le «mal» est déjà fait. Mais le plus grand coup est venu de sa filiale Al Jazzera sport, avec son présentateur vedette Hafid Derradji, qui a pris cause et fait pour l'Algérie. Et la liste n'est pas finie, car, nonobstant le reportage de Canal+, qui constitue la preuve palpable de l'agression subie par les «Fennecs», la chaîne marocaine Medi1 et la tunisienne Nessma ont apporté un soutien inestimable à l'Algérie, pour contrer la campagne de dénigrement, battant en brèche les allégations mensongères des Egyptiens. Des journaux de l'émigration arabe basée à Londres ont, de leur côté, réservés leurs commentaires à ces événements, déplorant le discours belliqueux et sécessionniste des responsables politiques et des médias égyptiens qui veulent isoler l'Egypte. L'éditorialiste d'Al Quds Al Arabi écrit que, dans tous les journaux et agences arabes et étrangers, il n'y avait pas les victimes égyptiennes dont ont parlé longuement les artistes de ce pays d'une manière provocatrice, -pas plus de trois-, pour le rapatriement desquelles les autorités ont envoyé un jet privé. Leurs blessures étaient légères et ont quitté l'hôpital le jour même après avoir reçu des soins. Et de s'interroger : «Depuis quand les autorités égyptiennes ont-elles envoyé des avions spéciaux pour le transport de blessés à intérieur de l'Égypte ou à l'étranger ?» A. R.