Ces innocents paieront un lourd tribut, social, institutionnel et moral. Le nombre de naissances hors mariage en Algérie est inquiétant. «2800 naissances hors mariage sont enregistrées officiellement par an en Algérie», selon le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté algérienne à l'étranger, Djamal Ould Abbès, qui s'exprimait, hier, en marge du 20e anniversaire de la convention relative aux droits de l'enfant, organisé, à Alger. Malgré le nombre inquiétant avancé par le ministre, ce dernier ne semble pas préoccupé par cette situation qui pose notamment plusieurs problèmes. M.Ould Abbès s'est contenté de dire que «le chiffre des naissances hors mariage en Algérie est en baisse par rapport aux quatre dernières années et de ceux enregistrés ailleurs dans le monde», précisant qu'«il y a 4 ans, notre pays a enregistré plus de 3000 naissances d'enfants hors mariage». L'intégration de cette frange posera d'énormes problèmes car ces «innocents» paieront un lourd tribut sur le plan social, institutionnel et moral. Au plan social, ces «enfants illégitimes» subiront le problème d'exclusion et de rejet dans la société. Sur le plan institutionnel, ces derniers perdront leurs droits civils et civiques «La citoyenneté». S'exprimant sur cette question, Farouk Ksentini préconise une réelle volonté politique. Quant à M.Ould Abbès, il a fait savoir qu' un projet de loi est en discussion au niveau du gouvernement et ce, en vue de permettre une intégration socio-institutionnelle pour les naissances hors mariage. Sur un autre chapitre, la situation nutritionnelle des enfants algériens reste préoccupante malgré une certaine amélioration enregistrée au cours des huit dernières années. Au moins un enfant de moins de cinq ans sur cinq présente une malnutrition en Algérie, ce qui correspond au chiffre absolu de 600.000 enfants dont 150.000 présentent une sévère malnutrition, a révélé une enquête réalisée en 2007 par la Forem, une ONG pour la recherche scientifique et la protection de l'enfance. «Cette nouvelle enquête montre que les objectifs que s'est fixés le ministère de la Santé (Direction de prévention, 2001) dans le domaine de la lutte contre la malnutrition sont encore loin d'être réalisés», a indiqué cette ONG présidée par le Dr Khiati. Globalement, elle révèle un taux de malnutrition de près de 18% chez les enfants de moins de 5 ans. Par ailleurs, la commission nationale consultative de promotion des droits de l'homme, en collaboration avec l'Unicef, a organisé, hier, une conférence nationale sur le thème «la convention relative aux droits de l'enfant dans les politiques, publiques». La rencontre a été un espace de «dialogue et d'échanges d'idées et d'expériences».