« Le projet de loi relatif aux droits de l'enfant, né sous x, d'avoir un nom patronyme, sera étudié prochainement par le Conseil des ministres. Cette mesure permettra aux enfants nés hors mariage et dont la paternité dévoilée et confirmée par les testes ADN, d'avoir une identité ». Cette annonce a été faite, hier, par le ministre de la Solidarité nationale, de l'Emploi et de la Communauté algérienne établie à l'étranger, Djamel Ould Abbes à l'ouverture des travaux de la conférence nationale sur « la Convention des droits de l'enfant dans les politiques publiques » marquant le 20e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant. Organisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), en partenariat avec l'UNICEF, la conférence de deux jours se veut, selon le professeur Ladjouz membre de la CNCPPDH, « un espace de dialogue, d'échange de vues et d'expériences entre les différents participants, en vue d'enrichir les procédés d'intégration des principes de cette convention dans les politiques publiques au profit des enfants algériens ». A cet effet, le ministre a rappelé le nombre des centres que gère son département et qui regroupent l'ensemble des enfants ayant un handicap ou issus d'une situation donnée (viol, séparation du couple, terrorisme). Ainsi, sur les 435 centres administrés par le ministère de la Solidarité, 420 sont au profit de l'enfance. Prenant la parole, Maître Farouk Ksentini, président du CNCPPDH, a mis en exergue les efforts consentis par la communauté internationale durant soixante-dix ans et qui ont permis l'élaboration du traité des droits de l'enfant aujourd'hui ratifié par 193 pays sur les 195 existants. Un intérêt justifié car « les droits de l'enfant sont avant toute chose des droits de la personne humaine dont la promotion et la protection sont à placer au cœur de nos préoccupations ». Avec cette adoption, « les enfants ne sont plus l'objet de charité ou de compassion. Ils ont des droits que chacun des acteurs concernés (Etats, institutions, entreprises) se doivent de respecter », dira Maître Ksentini. Toutefois, « il est évident que le chemin restant à parcourir pour faire prospérer davantage les droits de l'enfant est encore long et difficile », a-t-il souligné. Dans ce contexte, il s'est élevé contre les familles qui « ne suivent pas leurs enfants dans leur scolarité ou qui utilisent leurs enfants dans la mendicité». Une loi pour protéger ces enfants sera probablement proposée dans les prochains jours. De son côté, le représentant résident de l'UNICEF, Fontaine Manuel a rappelé que la crise économique vécue en 2009 et les changements climatiques ont eu de graves conséquences sur les enfants les plus vulnérables. Sachant qu'un enfant sur quatre vit dans les pays les plus pauvres de la planète. M. Manuel a demandé également que « la politique publique ne se limite pas à l'éducation et la santé mais doit comporter l'aménagement du territoire, l'environnement, l'emploi et même les changements climatiques ». Pour ce qui est des enfants algériens, le représentant résident de l'UNICEF estime que « bien que des résultats probants sont atteints, des efforts sont à faire pour notamment les 5% des enfants présentant une insuffisance pondérale, les 18 % des enfants des quartiers populaires connaissant des difficultés scolaires et les 19 % des enfants naissant sans assistance médicale dans les wilayas du Sud ». Des recommandations sont attendues pour aujourd'hui au terme des travaux des ateliers. Echos des participants Mme Kheira Messoudène de la Direction générale de la Sûreté nationale « Les services de la police sont le premier rempart de protection de l'enfance. Des brigades de lutte contre la délinquance et l'égarement des mineurs sont installées dans les 48 wilayas du pays. Alger de par son statut de pôle recevant des flux migratoires des villes de l'intérieur et de par la densité de sa population, compte trois brigades pour protéger les enfants. Ceci, en plus des unités de proximité installées récemment. Mme Atika El Mamri, présidente de la Fédération nationale des handicapés moteurs « Le 12 mai dernier, l'Algérie a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Celle-ci va contribuer de façon significative à remédier au profond désavantage social que connaissent les personnes handicapées et les enfants et favorisera leur participation, sur la base de l'égalité des chances, dans tous les domaines de la vie civile, politique, économique, sociale et culturelle».