Photo : Riad Par Samir Azzoug Un enfant est une ressource naturelle brute dont le façonnage va déterminer le sort d'une nation. Un être humain dans toute sa force créatrice et sa fragilité. Le «petit de l'homme» dans cette phase d'existence, doit bénéficier de tous les égards que requiert un projet ambitieux. Tout doit être étudié, balisé et assaini en faveur d'un développement équilibré de l'enfant. Vu l'importance de la protection de l'enfant à travers le monde, dès 1924, le premier texte international proclamant le droit de l'enfant a été approuvé par la Société des nations. En 1959, les Nations unies ont adopté une déclaration des droits de l'enfant. Plus tard, en 1989, une convention internationale des droits de l'enfant a été ratifiée par 191 pays. L'Algérie le fait en 1992. En juillet 2003, elle ratifie la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant africain. Actuellement, le ministère délégué chargé de la famille et de la condition féminine s'attelle à l'élaboration du plan national pour l'enfance (2008-2015) qui entrera en vigueur dès septembre 2008. «Après avoir organisé des ateliers de réflexion sur les moyens de promotion des droits de l'enfant avec les médias et les associations, aujourd'hui nous sollicitons les enfants eux-mêmes», renseigne M. Achour Fenni, conseiller auprès du ministère. Depuis hier matin, un panel constitué d'une vingtaine d'adolescents dont l'âge varie de 13 à 16 ans participe à l'atelier qui dure deux jours. Des exercices interactifs et des travaux de groupes permettront aux observateurs d'évaluer les connaissances des sujets en matière des droits de l'enfant, de déterminer leurs centres de préoccupation. «Même si le plan national pour l'enfance est dans une grande partie élaboré, l'avis des enfants est très important. Lors de récents travaux, nous avons remarqué que les enfants algériens ont des centres de préoccupation que l'on ne soupçonnait pas. Ils placent les questions de l'environnement en première position», témoigne-t-il. Concrètement, l'avis des adolescents contribuera à «élaborer un plan d'action portant sur les moyens de promotion des droits de l'enfant pour atteindre le plus de personne dans la société et à moyen et long terme influencer les comportements des parents et de la population», est-il noté sur la fiche technique de l'atelier. En remplacement de la ministre déléguée chargée de la famille, son chef de cabinet, Mme Hassiba Haoucine, a mis en exergue tout l'intérêt que porte l'Etat algérien au domaine de la promotion des droits de l'enfant. Des efforts loués par le représentant du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), M. Mounir Khaldi. Ce dernier a souligné dans ce sens l'importance de coordonner le travail des instances concernées par la protection de l'enfant et d'une plus grande implication de la société civile. Le plan national pour l'enfance (2008-2015), intitulé «l'Algérie, digne des enfants», recouvre les principaux axes et objectifs du millénaire en matière de promotion et de protection de l'enfance. Ce plan, qui englobe plusieurs axes tels que la santé, les droits, l'éducation et la protection de l'enfant, vise surtout à mettre en place des mécanismes de coordination entre les différents secteurs en charge du dossier. Il entre dans les objectifs du millénaire pour la promotion et la protection de l'enfance. Notons que, selon les experts, l'arsenal législatif algérien, notamment le code pénal, est impressionnant. C'est plutôt l'exécution et la pratique de ces textes qui laissent à désirer, même si, en matière de santé et d'éducation, l'Algérie a fait des efforts considérables : réduction de taux de mortalité enfantine, taux de scolarisation très important… Toutefois, plusieurs phénomènes sociaux compliquent la tâche des responsables du secteur. Un changement de mentalité est indispensable. Les chiffres donnés par le ministère de la Santé en 2006 font état de 22,5% des enfants âgés entre 2 et 14 ans qui ont reçu des punitions physiques sévères. Par ailleurs, 398 cas d'enlèvement d'enfant ont été enregistrés entre 2000 et 2007. En 2007 toujours, la Gendarmerie nationale a enregistré plus de 2 000 arrestations de mineurs à travers le territoire.