Les étudiants algériens inscrits dans les universités et instituts d'enseignement égyptiens vivent le désarroi total. Nonobstant le fait qu'ils font l'objet de «pressions multiples et de menaces de mort» dans ce pays, inquiets pour leurs avenir, ils en appellent au Président Abdelaziz Bouteflika afin qu'il prenne des mesures urgentes à même de leur permettre de poursuivre leurs études, soit en les intégrant dans des universités algériennes ou, éventuellement, dans celles d'autres pays arabes. Dans une correspondance transmise au président de la République, les étudiants algériens attirent l'attention sur le calvaire qu'ils subissent quotidiennement en Egypte, depuis le match Egypte-Algérie du 14 novembre dernier au Caire et expliquent qu'ils font l'objet de «pressions multiples, d'insultes, d'offenses en tout genre et de menaces de liquidation physique», pour l'unique raison qu'ils sont algériens. Ils expliquent également que «ces derniers jours ont été particulièrement difficiles pour les étudiants algériens, ayant été la cible d'une vague d'hostilité et de chauvinisme primaire», que les médias égyptiens déversent sur l'Algérie, et qui les désignent comme des «boucs émissaires» de la qualification de l'équipe nationale algérienne à la Coupe du monde de 2010 en Afrique du sud. Mettant l'accent sur les efforts consentis et le rôle du président de la République dans la qualification de la sélection nationale, les étudiants algériens en Egypte, empêchés de poursuivre leurs études et leurs recherches scientifiques dans ce pays, se disent prêts à «accepter toute solution», en s'engageant à «honorer l'Etat algérien à contribuer au processus de développement et à servir la recherche scientifique pour rehausser l'image de l'Algérie». Ce cri d'alarme est confirmé par les témoignages livrés les étudiants algériens en Egypte à leur retour au pays, et qui racontent leur cauchemar en terre égyptienne. Ils ont fait état d'une véritable chasse à l'Algérien, d'agressions à l'arme blanche et d'humiliations de chercheurs algériens par des responsables d'universités égyptiennes. Ils affirment en outre avoir été chassés par certains propriétaires de logements qui leur avaient loué des appartements. Devant cet état de fait, les services de sécurité égyptiens se contentaient seulement de les recenser, ajoutent-ils. Face à cette situation, «l'Etat n'abandonnera pas ses ressortissants, qu'ils soient étudiants ou simples citoyens», a affirmé à ce propos, le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté algérienne à l'étranger, Djamel Ould Abbès, en indiquant que l'Algérie a mis en place une cellule de crise pour se pencher sur les cas des Algériens restés en Egypte. L'ambassadeur d'Algérie en Egypte, Abdelkader Hadjar, a, pour sa part, indiqué à des confrères avoir «adressé un mémorandum aux autorités égyptiennes en leur demandant de veiller à la protection et la sécurité de nos concitoyens». Il a précisé que «toutes les personnes qui ont pris attache avec l'ambassade ont bénéficié de mesures de sécurité», dont les étudiants qui étaient menacés, et qui, depuis, «sont rentrés en Algérie». A. R.