De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi A chaque Aïd El Kebir, les pouvoirs publics multiplient les actions de sensibilisation pour prévenir le kyste hydatique. La dernière en date émane du ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui aura attiré l'attention des responsables et des vétérinaires quant à suivre de près l'éventuelle présence de cette «parasitose». Le kyste hydatique est une maladie transmise à l'homme par le chien qui se nourrit d'abats, c'est-à-dire du foie ou des poumons d'un herbivore atteint de cette pathologie. «L'homme se contamine par ingestion ‘‘d'œufs'' dits embryophores se trouvant sur le pelage du canidé ou à partir des aliments souillés par des déjections du chien.» Ce qui revient à dire que c'est par le mouton en cette circonstance que s'effectue le développement larvaire. Devant l'absence de statistiques fiables, il est impossible d'évoquer des chiffres précis sur les personnes atteintes de kyste hydatique, fussent celles qui sont opérées annuellement dans les différents services de chirurgie viscérale estimées, selon les données du ministère, à près de 2 000 cas. Toutefois, le sacrifice des milliers de moutons cache «assurément» quelques kystes qui ne sont pas réellement enterrés comme le veulent les mesures d'hygiène préventives recommandées. Autrement dit, casser le maillon de transmission. «La suspicion de présence d'un kyste dans le foie ou le poumon de mouton nécessite une éducation de prime abord sanitaire qui doit être le propre des citoyens. Ces derniers devraient suivre à la lettre les directives citées jusque-là quant à leur élimination», explique un vétérinaire indiquant que les parties infectées ne doivent en aucun cas être éliminés dans la nature car les chiens, dont l'odorat n'est plus à démontrer, les repérèrent facilement et s'en nourrissent. Ainsi faudra-t-il les enterrer en profondeur faute d'une incinération pas toujours facile à réaliser, notamment en milieu urbain. La wilaya de Constantine a passé une semaine précédant l'Aïd par des campagnes de sensibilisation menées par des associations de vétérinaires en collaboration avec les services agricoles de la circonscription pour alerter sur les risques de contamination par des viscères infectés jetés dans la nature. Cependant, il n'est pas aussi facile d'éduquer toute une population sur le plan sanitaire après le sacrifice du mouton. Elle doit enterrer ou brûler tous les restes suspects au lieu de les laisser s'amonceler dans des bacs pour finir dans les ordures. A contrario, il n'est pas aussi difficile de préserver la santé d'autrui par des gestes simples en mettant les abats infectés hors des décharges publiques. Pour mieux réussir le sacrifice des moutons, l'abattoir a ouvert ses portes comme à l'accoutumée afin de faciliter la tâche aux citoyens moins initiés à l'abattement de l'animal, mais aussi pour préserver propres quelques cités et autres résidences. Il y avait une équipe de vétérinaires qui veillait au déroulement du sacrifice. Les viscères sont examinés à la fin du rite. Néanmoins, si la corporation parvient à comptabiliser et éliminer les éventuels kystes sans impact sur la santé des canidés, et, par ricochet, sur celle de l'être humain, il demeure incertain d'observer ces gestes de conscience chez toute la population en dépit des campagnes de sensibilisation et de prévention. Mais il apparaît que seules les mesures d'hygiène individuelles pourraient prendre le dessus sur les kystes hydatiques et ce, en supprimant les sources d'infestation qui passent inéluctablement par la contribution directe du concerné, c'est-à-dire l'homme. Ainsi, établir le nombre des kystes «incinérés» annuellement ne sert à rien, ce qui importe, c'est de briser «cette source d'alimentation» pour les chiens fréquentant les décharges…