La mer Morte, cette étendue d'eau la plus salée du monde, est menacée d'assèchement. Depuis 1970, elle a perdu un tiers de sa surface : elle est menacée d'assèchement dès 2050. Victime de l'activité humaine et des tensions politiques régionales qui font obstacle à sa préservation, elle pourrait être réduite à une simple mare d'ici les quarante prochaines années si rien n'est fait pour la préserver.Située en Jordanie, la mer Morte pourrait réellement mourir pour de bon dans peu de temps s'inquiètent les scientifiques. Le niveau de cette mer diminue d'un mètre par an et à certains endroits, son rivage a reculé de plus d'un kilomètre, souligne un hydrologue, avant de déplorer : «C'est très grave et personne ne fait rien pour la sauver.» La mer Morte est située sur le point le plus bas de la planète, 422 mètres en dessous du niveau de la mer contre 395 mètres dans les années soixante. Le détournement des cours d'eau qui l'alimentent est la première cause de cet assèchement. Le Jourdain, son principal affluent, a été détourné par la Syrie, la Jordanie et Israël, à des fins agricoles et pour les besoins industriels. 95% du flux total du Jourdain est ainsi capté tandis que le niveau des nappes phréatiques diminue lui aussi. L'activité touristique de même que le réchauffement climatique qui influe sur la pluviométrie de la région, l'une des plus arides du monde, s'ajoutent au problème et menacent d'un assèchement total la mer Morte, qui pourrait disparaître d'ici 40 ans. Selon M. Mahasneh, sa sauvegarde est «une question régionale et même internationale compte tenu de son importance historique, environnementale et géographique». Pour l'instant, la Jordanie est seule à réaliser un projet pourtant conçu avec Israël et l'Autorité palestinienne. Elle se retrouve seule à assumer les deux milliards de dollars nécessaires à la réalisation de la première partie du projet, sujet à controverse. En effet, certains spécialistes redoutent que cette solution ne perturbe irrémédiablement l'équilibre de ce lac salé unique. Lors du sommet de Copenhague, le sujet devrait être évoqué pour «appeler les pays développés à consacrer plus de ressources au sauvetage de la mer Morte», souligne le ministre jordanien de l'Environnement. Une étude d'impact financée par la Banque mondiale est en cours.