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De Charybde en Scylla
Complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar
Publié dans La Tribune le 30 - 11 - 2009

De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
Depuis sa reprise par l'Indien Lakshmi Mittal en 2001, puis la fusion avec le groupe ArcelorMittal, le complexe sidérurgique d'El Hadjar n'a jamais vraiment atteint les objectifs fixés ou réalisé totalement les différents business plan arrêtés. En effet, cette usine, avec des capacités installées de l'ordre de 2 millions de tonnes, arrive dans ses meilleures années à produire au plus 1,2 million de tonnes malgré la mobilisation autour de cet objectif des quelque 7 200 travailleurs. Cela est dû aux nombreux problèmes dans lesquels se débat ce complexe avec en prime des scandales, des vols et des détournements pour ensuite être confronté à des conflits avec le partenaire social qui avait brandi la menace d'une grève générale illimitée. Cela avait commencé par l'affaire Grand Smithy Works, une entreprise indienne de récupération de déchets ferreux qui revendait au complexe ses propres déchets avec la complicité des services censés contrôler tout mouvement de véhicules ou de marchandises et celle de responsables au niveau de l'usine. L'arnaque avait duré plusieurs années, durant lesquelles cette entreprise engrangeait de gros bénéfices tout en flouant le fisc et le Trésor public et procédait au change parallèle auprès de cambistes clandestins. Le tout était transféré en Europe occidentale pour ensuite être rapatrié en Inde ; des millions ont été ainsi détournés et ont échappé à toute forme de contrôle. L'affaire éclata au grand jour et les services de sécurité prirent les choses en main, réussissant in extremis à arrêter le p-dg de ladite entreprise dans une chambre d'hôtel à Alger. Quelque temps plus tard, ce fut au tour de l'entreprise turque de transport, EFES, d'être sous les feux de la rampe. Cette entité économique avait bénéficié d'un contrat très avantageux avec des prix de transport bien au-dessus de ceux pratiqués par les nationaux. Pour «finir en beauté», elle a pu contracter un prêt auprès d'une banque locale pour s'équiper et commencer à travailler avec un plan de charges très conséquent. Ce contrat mirobolant ainsi que les avantages accordés aux Turcs, qui n'avaient absolument rien investi, avaient soulevé bien des interrogations et un tollé général se traduisant par une protestation des transporteurs locaux et du syndicat d'entreprise. Vint ensuite le conflit syndico-syndical qui avait vu un bras de fer musclé entre les deux grosses cylindrées qui contrôlaient la représentation des travailleurs. Le patron du syndicat, député et SG de l'union locale UGTA, M. Aïssa Menadi, et son adjoint, M. Smaïn Kouadria, s'étaient affrontés par travailleurs interposés pendant près de deux mois à coups d'accusations, de rumeurs, de communiqués et de manipulations. Chaque partie mobilisait ses éléments et essayait de conquérir la masse des travailleurs par des rassemblements et des réunions qu'on dit avoir été organisés «en dehors des heures de travail», ce qui est rarement le cas en réalité. La bataille se poursuivit entre les deux camps et avaient au passage déterré des affaires de détournement du fonds de participation évalué à plusieurs milliards de centimes. Une enquête avait été ouverte et des élus dudit comité avaient été poursuivis en justice et jetés en prison. Dans la foulée, une autre affaire avait été mise au jour : le vice-président de l'APW d'Annaba, M. Fellah Hacène, impliqué dans un trafic de déchets ferreux et de ronds à béton avait été arrêté ainsi que des complices au niveau du complexe ; aujourd'hui, il croupit en prison et l'enquête est toujours en cours. Durant tout ce temps, la production au niveau du complexe connaissait une courbe descendante et commençait à plonger. En effet, en dehors des heures de travail non effectuées pour cause de mouvements de protestation ou de mobilisation pour l'un ou l'autre camp qui se faisaient la guerre pour le contrôle du syndicat, le complexe vivait au rythme des incendies, des accidents du travail et des pannes successives dues essentiellement à la vétusté des installations arrivées à leurs limites. L'explosion du convertisseur de l'aciérie à oxygène N° 2, en janvier 2008, suivie six mois plus tard de l'incendie qui avait ravagé une aile du complexe détruisant complètement une turbine de 53 mégawatts ainsi que d'importants accessoires, la mise à l'arrêt du haut-fourneau N° 2 «officiellement pour rénovation» avait réduit sensiblement le niveau de production. Prenant son quota de la crise financière qui avait secoué le monde de la sidérurgie, le complexe avait dû rompre des contrats avec des entreprises de sous-traitance pour réduire les coûts de production et ainsi se mettre plus ou moins à l'abri d'un dégraissage des effectifs. Comme si cela ne suffisait pas, le problème de la cokerie a été remis au goût du jour au mois d'octobre dernier pour des raisons de sécurité parce
que des spécialistes avaient évoqué des risques d'explosion de gaz. M. Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat ArcelorMittal du complexe sidérurgique, nous avait alors déclaré qu'il s'agissait d'une unité parmi les 21 autres qui sont en activité, qu'elle est, certes, stratégique puisqu'elle permet de transformer le charbon en coke nécessaire à la combustion pour le haut-fourneau mais qu'ils avaient un stock de six mois et que c'était largement suffisant pour couvrir les besoins du complexe pendant toute la durée des travaux. Il avait assuré que, si cela venait à se prolonger, ils pourraient importer cette matière première à partir des autres sites du groupe. 300 emplois étaient sur la sellette et il avait fallu des négociations serrées avec l'employeur pour que ces derniers soient maintenus et redéployés sur d'autres unités. En amont, ce sont les travailleurs des sites miniers de l'Ouenza et de Boukhadra appartenant au groupe et approvisionnant le complexe qui, il y a une quinzaine de jours, sont montés au créneau pour menacer d'entamer une grève illimitée si le plan de développement des gisements bloqué depuis 2 ans n'est pas relancé. Les ouvriers menés par leurs représentants avaient exigé des augmentations de salaire et l'application du nouvel organigramme ainsi que l'amélioration des conditions de travail. La situation dura quelque temps avant que la direction
ne décide de satisfaire aux revendications exprimées par les travailleurs et d'adopter un plan de relance.


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