De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali «En ce moment, nous sommes beaucoup plus préoccupés par la peur que les folles rumeurs autour de la grippe porcine provoquent autant chez les malades que leurs parents. Les revendications du SNPSP sont légitimes et expriment nos inquiétudes et nos angoisses mais aujourd'hui, la grippe porcine est notre seul souci.» C'est ainsi qu'une infirmière de la maternité du CHU d'Oran a expliqué hier l'évidente indifférence de la grande majorité des praticiens de l'hôpital quant à l'appel à la grève du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Depuis la semaine dernière, les différents pavillons et services du CHU ont ainsi fonctionné tout à fait normalement même si tout le monde reconnaît la légitimité de la plate-forme de revendications du syndicat autonome et applaudit à l'engagement de ses adhérents dans le combat pour de meilleures conditions de travail dans les établissements hospitaliers du pays. «La situation de ces établissements est très en deçà de ce qui est attendu d'un pays aussi riche que le nôtre et des ambitions annoncées des officiels, et nos conditions de travail traduisent l'indifférence et le mépris du gouvernement», déplorent unanimement tous les praticiens de la santé en espérant que le département de Saïd Barkat ira au-delà de la rétroactivité du régime indemnitaire accordée récemment pour ouvrir «les portes du dialogue avec sincérité». «Il reste encore le statut particulier, la classification des praticiens, le libre exercice du droit syndical [contenus dans la plate-forme du SNPSP, ndlr], la lutte contre la corruption qui mine l'administration, le piston dans les pavillons…. La situation est réellement catastrophique et requiert un intérêt particulier !!» Malgré tout, l'attitude de la majorité des praticiens de la santé d'Oran ne semble guère dépasser le stade de solidarité, ce que de nombreux observateurs expliquent par le manque de foi dans le combat syndical. Ce qui, selon les mêmes sources, est tout à fait compréhensible : «C'est commun à tous les secteurs d'activité, l'UGTA étant dans les faits le seul organe à être considéré par les pouvoirs publics comme représentatif des travailleurs.»