De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) n'est désormais plus représenté dans la région de l'Oranie depuis que deux membres du bureau national ont claqué la porte. «La crise couve depuis le congrès de juin, laquelle a vu l'élection d'un bureau national qui ne fait pas l'unanimité auprès des syndicalistes», explique une source proche du syndicat. Même s'ils continuent de soutenir la plateforme de revendications, beaucoup de syndicalistes membres du SNPSP sont entrés en dissidence, dont les deux membres de l'Oranie. C'est ce qui explique, selon notre interlocuteur, que la grève ne soit pas suivie à Oran «ni dans aucune wilaya de l'ouest du pays.» Hier au CHU d'Oran, aucun signe de grève n'était visible nulle part, les personnels médical et paramédical vaquaient à leurs occupations et les visiteurs, venus s'enquérir de l'état de santé de leurs malades, étaient confrontés aux mêmes problèmes d'organisation. «La décision d'interdire les visites avant 13h30 a créé des problèmes supplémentaires», se plaignent-ils à qui veut les entendre. La circulation devient infernale; les agents de sécurité font des exceptions lorsqu'il s'agit de leurs amis et quel que soit le climat nous sommes obligés d'attendre deux heures. C'est insensé !» Depuis près de deux années, le voisinage de l'hôpital vit en effet une véritable effervescence : dès 11 heures du matin, des dizaines de voitures envahissent l'avenue des Frères Niati et les ruelles alentours (rendant les évacuations urgentes quasi impossibles), les coups de klaxons crèvent le silence nécessaire à tout établissement hospitalier et des centaines de visiteurs font le pied de grue devant le portail d'entrée jusqu'à 13h30. Ce qui fait dire à beaucoup d'observateurs que la direction de l'hôpital serait bien inspirée de revoir son système. «Les visiteurs sont stressés et les malades ont besoin de calme. Il faut réfléchir à une meilleure organisation !» La grève ? Beaucoup ignoraient qu'un débrayage était prévu par le SNPSP et ceux qui en avaient vaguement entendu parler sont catégoriques : «Ici, au CHU, il n'y aucune grève. Tout le monde travaille normalement.»