Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Il fallait coûte que coûte montrer aux Egyptiens que le onze national mérite amplement de figurer parmi les ténors du football mondial. Réfutant la sentence, les Pharaons ont monté de toutes pièces une improvisation ridicule pour tenter de détourner les projecteurs de cette amère défaite. L'arsenal satellitaire égyptien par le truchement de ses serviteurs aura ainsi tenté de banaliser la victoire, ô combien belle des Fennecs, en versant dans une polémique stérile, banale et à contre-courant de l'évènement planétaire : la Coupe du monde de football. Cependant, cet acharnement de bête blessée n'a pas eu son dernier mot avec cette jeunesse qui s'est obturée les oreilles pour casser les ondes venant d'Egypte et digérer confortablement ce succès ouvrant l'accès au pays de Mandela. C'en est fait. Les protégés de Saadane, après avoir raté leur périple au Caire, «le couteau sous la gorge», en raison des péripéties extra sportives que l'on sait, se sont ressaisis au Soudan pour arracher une victoire méritoire n'en déplaise aux chauvins égyptiens. L'Algérie aura tremblé de joie. Pour d'aucuns, la ruée des masses humaines au coup de sifflet final s'apparentait à un seconde fête d'indépendance encore arrachée avec les honneurs. Sauf que, cette fois-ci, l'euphorie s'est manifestée dans une partie de football qui a souri au plus performant sur le terrain. «Maintiennent que l'on est partant pour l'Afrique du Sud, les Pharaons peuvent évoquer ce qu'ils veulent. On ne le répétera jamais assez : la caravane passe….», commente un jeune Constantinois qui a fait l'heureux déplacement à Khartoum à la faveur des moyens mis en place par l'Etat algérien. Réagissant aux dernières flammes envieuses lancées par les médias égyptiens contre le peuple algérien, le monde de la jeunesse locale est resté flegmatique et serein. Sachant pertinemment que cette rage fomentée et improvisée par le clan des Moubarak allait s'estomper une fois le monde entier saura la vérité sur l'intention égyptienne à dissimuler sa crise interne un temps de 90 min. Le temps d'une partie de football. «Quel Algérien n'a pas été sensible aux insultes proférées à partir de l'Egypte ? C'est abject. L'Egypte est tombée au fond de l'abîme avec ce nouveau visage calomnieux», martèle un fervent supporteur des Verts. C'est l'appréciation à l'unisson envers les Pharaons affichée par cette masse juvénile savourant la qualification, d'une part, et scrutant les «salives vénéneuses» des chaînes de télévision égyptiennes, d'autre part. Dans les différents cyberscafés de la cité, il est une frange qui revoit encore le but du baroudeur Antar Yahia tandis que d'autres surfent et font défiler les «scénarios» égyptiens accusant l'Etat algérien de tous les maux… «On dirait que ce pays arabe est plus arabe que Ligue arabe elle-même», s'interroge un universitaire, avant d'ajouter : «Basta ! Qu'ils arrêtent de se lamenter… Ils doivent regarder la vérité en face. Nous avons gagné dignement et sans bavure ce match qui leur reste en travers de la gorge. Maintiennent, si leurs politiques n'ont pas eu l'audace d'envoyer des supporters en leur offrant des vols autant que l'Algérie, cela n'est pas notre problème.» Mieux, quelques opinions artistiques locales trouvent les récentes déclarations des artistes et acteurs égyptiens en deçà de la hauteur des pyramides. On pense que cette campagne menée également par des comédiens qui étaient adulés en Algérie a exhumé un côté d'amateurisme et d'antiprofessionnalisme chez ces derniers. On imaginerait mal comment ils pourraient recouvrer leur crédibilité dans les milieux cinéphiles algériens… Au lieu de se mettre à l'écart de cette mise en scène qui n'est pas la leur, ils sont venus vendre leur cachet vilement… Quoi qu'il en soit, et malgré le chômage qui sévit dans le milieu de la jeunesse algérienne, cette opinion est partagée entre universitaire ou non. La retenue est de mise quand il s'agit de self-contrôle au terme de ce tsunami de blasphèmes débordant du Nil. Et ce n'est pas par soif de lire les phrases perfides de la presse égyptienne manipulée que les citoyens se ruent chaque matin vers les quotidiens. Au contraire, pour s'enquérir sur les éventuelles sanctions que devrait prononcer l'instance fédérale internationale de football contre l'Egypte à l'issue du caillassage du bus qui transportait le onze algérien le 12 du mois dernier. Les jeunes Constantinois, notamment les supporters du MOC et du CSC, trouvent la réaction du président de la Fédération égyptienne de football et consorts hors du tapis vert. «Une nation qui se vante de notoriété ne réagit pas de la sorte au terme d'une partie de football qui ne lui a pas souri. Il faudrait trouver d'autres subterfuges pour leurrer l'opinion publique internationale», commentent-ils en gardant en tête une sorte de fierté. Celle quand Raouraoua a refusé de serrer la main à son homologue Zaher après les incidents du Caire.