Depuis son apparition en 1985, le sida a fait plus de 20 millions de victimes dans le monde. Aujourd'hui, plus de 33 millions de personnes vivent avec le VIH. Cette maladie mortelle a fait, en 2008, plus de deux millions de décès, dont les 3/4 en Afrique subsaharienne. Des chiffres alarmants qui montrent la prolifération alarmante du virus. L'Algérie n'est pas à l'abri de ce fléau. Les associations de lutte contre le sida alertent sur cette progression et sur la baisse de vigilance pour freiner le sida. La célébration le 1er décembre de la Journée mondiale de lutte contre le sida, placée cette année sous le thème générique «accès universel et droits humains», a été l'occasion d'alerter les autorités sur les dangers de cette maladie. Au moment où le virus du sida prolifère en Algérie, les associations crient au manque de prévention pour lutter contre cette maladie qui touche, selon les chiffres officiels, 4 045 personnes porteuses du virus (séropositifs) et 1 011 autres ayant développé la maladie (sidéens). «Mais ces chiffres ne reflètent pas la réalité des faits car certaines personnes infectées ignorent qu'elles le sont», nous indique le docteur Djamel Eddine Oulmane, spécialisé en communication pour la santé et président de l'association Primage, qui estime qu'il faudrait faire un travail de prévention notamment auprès des jeunes qui sont de moins en moins informés sur le sida et les risques qu'ils courent. «Mais selon les estimations les plus réalistes, plus de 30 000 personnes seraient touchées par la maladie dans notre pays», nous confie le Dr Oulmane. Le Dr Scandar Abdelkader Soufi, président de l'association Anis, note la baisse de vigilance et l'indifférence constatée face à cette maladie qui progresse ; de même il s'inquiète de l'accès de plus en plus difficile aux soins, notamment au sein des groupes vulnérables. Il appelle à redoubler d'efforts en matière de prévention, à démystifier le sida et à faire changer le regard de la société à l'égard des malades qui continuent à être considérés comme des cas et non comme des personnes. Le président de l'association Anis regrette le manque d'information et de sensibilisation sur l'épidémie du VIH sida en Algérie qui, dit-il, a progressé à un rythme alarmant. Selon lui, «des milliers de personnes sont atteintes sans le savoir» et «seuls 15% des jeunes possèdent les connaissances nécessaires sur les modes de transmission et de prévention contre les infections sexuellement transmissibles, alors que ce chiffre serait inférieur à 10% chez les femmes». Le président de l'association Anis a, dans ce cadre, plaidé pour la multiplication des campagnes de prévention à travers le pays afin de stopper la prolifération du sida en Algérie. Par ailleurs, la recherche et le développement se poursuivent pour freiner la propagation de la maladie et pour mettre au point un vaccin qui permettrait de prémunir les gens contre le VIH. Entre-temps, la trithérapie, un traitement associant trois antiviraux, s'avère efficace. A. B.