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Les dangereux effets secondaires de l'Arepanrix n'inquiètent pas le ministère de la Santé
Arguant que ce vaccin n'est pas remis en cause par l'OMS
Publié dans La Tribune le 10 - 12 - 2009

L'Arepanrix, le vaccin contre la grippe porcine que l'Algérie va importer en grande quantité dans les jours et mois à venir est au centre d'une vive polémique internationale. Les effets secondaires provoqués par l'Arepanrix sont décriés par de nombreux médecins qui craignent que ce vaccin contre la grippe A(H1N1) que l'Algérie va utiliser prochainement pour les besoins de sa campagne de vaccination contre la grippe A ne s'avèrent dangereux pour la santé de nos concitoyens. Il faut dire que pas moins de 20 millions de doses sont attendus dans les 4 mois à venir au niveau des hôpitaux de référence.
Or, l'Arepanrix, fabriqué par la filiale canadienne GlaxoSmithKline (GSK), a semé une vague d'angoisse sans précédent au Canada. En effet, des centaines de réactions graves aux vaccins anti-H1N1 ont été enregistrées parmi les 6,6 millions de personnes vaccinées (soit un cinquième de la population). Ces effets indésirables, notamment des poussées de forte fièvre et des réactions allergiques graves (dont un cas mortel) n'avaient pas été jugés préoccupants par les autorités canadiennes. «À ce jour, la fréquence des cas d'anaphylaxie est inférieure à un cas pour 100 000 doses distribuées et ne dépasse donc pas les taux associés à d'autres vaccins», était-il écrit dans le bulletin du ministère de la Santé canadien du mois de novembre dernier. Cependant, au cours de la dernière semaine de ce même mois de novembre, la distribution d'un lot de 172 000 doses de ces vaccins a été interrompue suite aux effets secondaires qui ont mis en danger la vie des malades. Les suspicions contre le vaccin soupçonné d'avoir été fabriqué trop rapidement et pouvant entraîner de nombreux effets secondaires ont poussé en dernier lieu les autorités canadiennes à ralentir leur campagne de vaccination. D'autre part, une trentaine de décès ont été
enregistrés parmi les 65 millions de doses administrées dans 16 pays. Quel est l'avis des autorités algériennes à ce sujet puisqu'elles ont commandé ce
vaccin ? Ont-elles pris en considération le danger que peuvent représenter ces effets secondaires sur la santé des Algériens ? Décidément, rien de cela n'a inquiété le département de Saïd Barkat pour lequel «ce vaccin inactivé avec adjuvant est, à la date d'aujourd'hui, le seul vaccin préqualifié par l'OMS», a-t-il souligné dans le communiqué spécial de mardi dernier. «Le groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) de l'OMS avait estimé que les études sur la toxicité génésique n'ont pas mis en évidence des effets nocifs directs ou indirects sur la fécondité, la grossesse, le développement de l'embryon ou du fœtus, la parturition ou le développement post-natal», relève encore le communiqué, qui note au passage que «les indications pour l'utilisation des vaccins homologués inactivés avec et sans adjuvant s'étendent à la femme enceinte». Le ministère de la Santé balaie donc d'un revers de la main les suspicions exprimées par les médecins quant aux dangers des effets secondaires de ce vaccin. S'appuyant sur la décision du comité d'experts, le ministère de la Santé fait siennes les recommandations de l'OMS. Cette décision qui vise à rassurer nos citoyens n'a fait en réalité qu'accentuer leurs peurs et leurs angoisses. Interrogés à ce sujet, ils ont été nombreux à nous faire part de leur volonté de ne pas se faire vacciner. «Je suis désolée, mais je ne veux pas prendre le risque d'encourir un danger à cause de ce vaccin. Les Canadiens ont découvert tout un lot dangereux. Il y a même eu des morts dans le monde après la vaccination. On doit nous présenter plus d'assurances si on vous nous protéger contre les dangers de ces effets secondaires», réagit une femme enceinte dont l'avis est partagé par de nombreuses autres futures mères qui sont pourtant les plus exposées au danger du virus A(H1N1). Ainsi, après la psychose suscitée par le décès de 16 personnes en deux semaines suite à leur contamination par le virus H1N1, le tableau dessiné par cette pandémie s'est encore obscurci par l'effroi qu'inspire désormais l'Arepanrix à nos citoyens. Une peur légitime, précisons-le, au regard des réactions allergiques «graves» observées au Canada. Certes, l'OMS ne remet pas en cause la stratégie de vaccination de masse avec ce vaccin. Mais de nombreux experts internationaux ont relevé que cette organisation, sous prétexte de pandémie, a fait à maintes reprises un cadeau somptueux aux laboratoires et industriels du médicament. La méfiance est donc de mise.
A. S.


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