Au train où vont les choses, l'objectif de vacciner les personnes exerçant dans le secteur de la santé, public et privé, avant le 6 janvier ne sera pas atteint. Quatre jours après le lancement à Bordj Bou- Arréridj de la campagne de vaccination contre la grippe A, et malgré le geste volontaire des responsables de la santé qui se sont prêtés à une démonstration en se faisant vacciner contre la grippe porcine, la plupart des praticiens de la santé hésitent encore à se faire vacciner. La compagne n'a donc à première vue eu aucun effet sur les praticiens qui, mieux que les autres, connaissent les effets secondaires de l'Arepanrix, le vaccin de fabrication canadienne. Pour un médecin rencontré dans un établissement de santé, il n'est pas question pour lui d'être un cobaye. “Je ne connais pas ce vaccin. Même si tout le monde décide de se faire vacciner, moi, je ne le ferai pas. Du jour au lendemain, ils nous disent qu'ils ont réussi à trouver un vaccin contre cette grippe. Sont-ils sûrs de son efficacité et qu'il n'y aura pas d'effet secondaire par la suite ?” s'interroge-t-il. Cet avis est partagé par un nombre important de membres du personnel que nous avons rencontrés. Le comportement des praticiens risque d'avoir un impact immédiat sur la population qui se pose déjà beaucoup de questions sur l'efficacité du vaccin. Mais, pour les responsables, “c'est un vaccin comme tous les autres vaccins. On fait confiance aux trois laboratoires qui ont conclu à sa conformité. Alors pourquoi ces doutes ?” “Si nous n'avons pas vu que ce vaccin était efficace, nous n'aurions jamais commencé l'opération de vaccination. Il y a des garanties”, ajoutent-ils. Au train où vont les choses, l'objectif de vacciner les personnes exerçant dans le secteur de la santé, public et privé, avant le 6 janvier ne sera pas atteint. La prochaine étape, qui consiste à vacciner les femmes enceintes, qui débutera mardi prochain, soit le 5 janvier, sera donc plus compliquée après l'attitude réservée des praticiens. Rappelons que cette vaccination est fortement recommandée pour les femmes enceintes de 20 semaines et plus. L'opération de vaccination concernera aussi les femmes enceintes de moins de 20 semaines et ayant des maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques, respiratoires, métaboliques, diabètes, rénales, hématologiques, les cancers, l'immunodéficience et l'immunodépression par suite d'une maladie sous-jacente ou d'un traitement.