La prochaine phase finale de la Coupe d'Afrique des nations de handball aura lieu finalement en Egypte. Le désistement des pharaons a été ainsi de courte durée. Les scénarios annoncés au lendemain de la décision de la confédération africaine de la discipline de confier l'organisation du tournoi à un autre pays sont tous éliminés. Retour à la case départ : l'Egypte va bel et bien organiser la CAN 2010 de la petite balle alors que les accusations et autres attaques verbales n'ont pas encore cessé entre Egyptiens et Algériens. Pour une manifestation sportive prévue dans deux mois, la décision de la Confédération africaine de handball de «rapatrier» la CAN n'est pas forcément maladroite. Il est fort probable en effet que les rapports entre les deux entités retrouvent le chemin de la raison. Des signes d'apaisement sont visibles du côté égyptien où la population commence à saisir la finalité du «cinéma» dans lequel elle a été emportée. Du côté des médias -l'arme de mensonge massif utilisée par le régime du Caire-, le ton n'est plus à l'invective et au ridicule. Ce qui justifie manifestement la possibilité d'organiser des rendez-vous sportifs où les représentants des deux pays peuvent se croiser selon les règles du jeu en vigueur en toute circonstance. Les conséquences du match de football seront encore difficiles à gérer. Et les rapports entre Alger et Le Caire risquent de ne plus revivre la fraternité d'antan. Il faudrait néanmoins pour cela que le pouvoir égyptien cesse d'investir dans le sport pour assurer sa propre pérennité. Mais à un niveau pas si élevé, l'organisation d'un tournoi continental par l'Egypte avec la présence de l'Algérie est de nature à apaiser les rapports entre les deux pays. Surtout que le pays organisateur est prêt à mettre tous les moyens pour assurer la sécurité de ses invités. C'est pour cette raison que la récente décision de l'instance suprême du handball africain mérite d'être vue pour ce qu'elle générerait et pas au vu du contexte dans lequel elle a été prise. On peut ne pas croire les professions de foi de la Fédération égyptienne de handball qui s'est engagée à dire avant le début de la manifestation que «la sécurité des Algériens sera assurée comme l'a exigé la Confédération africaine». Ce qui restera cependant incompréhensible, c'est plutôt cette célérité avec laquelle a été acceptée la décision de l'Egypte de se désister de l'organisation d'un événement important comme une Coupe d'Afrique des nations. Pourtant, aucune partie n'a exercé de pressing sur la Confédération africaine de handball pour qu'elle se mette à la recherche d'un autre pays pour l'organisation de la CAN 2010, la Fédération égyptienne s'étant déclarée impuissante pour contourner la terrible pression qu'elle subissait de la part des instances politiques du pays. La CAN 2010 de handball au Caire et en présence de l'Algérie peut être un instant de «normalisation». Il peut aussi être celui d'une rupture définitive. C'est un quitte ou double… A. Y.