Les pays industrialisés continuent à faire porter le fardeau de la lutte contre le réchauffement climatique aux pays en développement. La première injustice réside dans le fait que ce sont ces derniers qui subissent les conséquences de l'industrialisation effrénée des premiers. Trente années de tergiversations, depuis la première conférence mondiale sur le climat qui s'est tenue à Genève, alors que l'état de notre planète Terre s'aggrave. De recommandations en recommandations en passant par les engagements tenus à moitié, les sommets se suivent et se ressemblent pratiquement tous. Les différentes conventions qui ont vu le jour à l'issue des conférences mondiales et des sommets sur le climat n'ont abouti à rien de concret dans le sens de la réduction de l'émission des gaz à effet de serre. En fait, les pressions sont telles qu'en trois décennies les négociations n'ont pas beaucoup avancé. Le protocole de Kyoto dont l'échéance arrivera à sa fin en 2012 permet aux pays riches de contourner l'obligation de limiter leurs émissions polluantes en finançant des réductions à l'étranger, tout en continuant à polluer. Peine perdue, puisque même cet aspect qui leur donne le droit de nuire à l'atmosphère en en payant le prix n'est pas respecté. Il n'est question pour les pays riches ni de freiner leur développement industriel ni d'ouvrir leurs caisses pour en atténuer un tant soit peu les effets sur les pays d'Afrique et d'Asie, auxquels il est demandé d'adopter des mécanismes de développement propre. Les conventions peinent à se rapprocher d'une solution pour le respect de l'environnement. On est quasiment au point de départ avec la seule différence par rapport aux sommets et aux conférences précédentes que la Terre va plus mal. Sa dégradation s'accélère, sa viabilité est plus que jamais menacée. En attendant que notre planète soit totalement asphyxiée, ce sont les habitants des continents africain et asiatique qui vivent les effets immédiats du réchauffement du climat. Les perturbations atmosphériques sont telles que les saisons s'affolent et ne se suivent plus. Les inondations affectent désormais des régions du Sud où la pluie est rare, l'eau se raréfie sur la surface du globe jusqu'à atteindre des niveaux inquiétants -une pénurie qui promet de faire de ce précieux liquide l'objet de guerres-, la Terre se réchauffe, la sécheresse fait des ravages. Il est clair que les conséquences du changement climatique sont irréversibles et qu'elles seront laissées en héritage aux générations futures. Entre-temps, on se permet de louvoyer autour d'engagements à prendre et à faire respecter pour épargner ce qui reste de viable dans notre environnement et pour épargner à l'humanité un sort désastreux : la disparition. Est-il permis d'espérer que le sommet de Copenhague soit différent des précédents ? Rien ne le démontre jusqu'à présent. R. M.