Photo : Riad Par Samira Imadalou L'Algérie pourrait réaliser pour la première fois un taux de croissance à deux chiffres hors hydrocarbures en 2009. L'optimisme est affiché à ce sujet chez le ministre des Finances, Karim Djoudi. Si pour la croissance globale les prévisions de l'argentier du pays sont à la baisse avec un taux de 3,5% (contre 3,9 prévu initialement), le chiffre avancé hors hydrocarbures est de l'ordre de 10%. Un taux jamais atteint en Algérie.«Pour 2009, nous estimons que nous allons réaliser une croissance de 9 à 10% hors hydrocarbures», a-t-il déclaré en marge du débat du texte de loi de finances 2010 au Conseil de la nation. Et d'expliquer : «Nous aurons une croissance globale de quelque 3,5%. Le FMI considère que ce sera légèrement un peu moins mais table également sur une croissance hors hydrocarbures qui se situe autour de la nôtre.» Cette prévision n'est en effet pas loin de celle du Fonds monétaire international (FMI) qui avait, pour rappel, avancé plus de 9% de croissance pour cette année. Les résultats positifs enregistrés dans différents secteurs économiques expliquent ces prévisions. Car, faut-il le rappeler, l'Algérie a connu pour la première fois depuis l'indépendance une production record de céréales avec plus de 61 millions de quintaux. Le programme d'investissements publics a également contribué à améliorer les performances de certains secteurs économiques à l'image du bâtiment et des travaux publics. Parallèlement, la croissance du secteur de l'énergie a enregistré une faiblesse en raison de la baisse des cours du pétrole qui a poussé les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à réduire leurs quotas de production. Sur un autre plan, le ministre a, en réponse aux journalistes, indiqué que les sociétés étrangères exerçant en Algérie et concernées par des opérations de redressement fiscal sont nombreuses, sans donner de détail. Il a juste rappelé que ces redressements sont engagés pour certaines depuis plus de deux ans. Quant au projet de loi de finances 2010, objet de la présentation devant les sénateurs, il est caractérisé dans le volet budgétaire par une hausse des dépenses de fonctionnement et d'équipement de, respectivement, 6,7 et 7,6%. Les dépenses d'équipement pour 2010, qui s'élèvent à plus de 2 500 milliards de dinars, intègrent la première partie du programme quinquennal 2010-2014, en plus de l'achèvement du programme 2005-2009, selon les précisions du ministre, qui a noté que le programme des dépenses publiques demeure permanent. Il comprend globalement un plan de charge des entreprises sur le marché national, combiné à une baisse de la pression fiscale, une prise en charge par l'Etat des charges patronales et des mesures pour le commerce extérieur et des transferts devant aboutir, selon lui, à un avantage comparatif à la production nationale par rapport à l'importation. L'objectif recherché est donc de promouvoir la production nationale et de diversifier l'économie. Et pourquoi pas consolider le taux de croissance de 2009 ?