Les collectivités locales africaines ont réussi tant bien que mal à construire un front uni : l'Union des villes et gouvernements locaux d'Afrique (UCLGA) en est l'incarnation. Le président de cette union, le révérend Smangaliso Mkhaishwa, présent hier à Alger à l'occasion de l'ouverture de la session statuaire du comité exécutif de l'Union, a estimé que «les élus locaux doivent être la locomotive et les acteurs principaux de la bonne gouvernance et de la décentralisation du pouvoir en Afrique». Le président d'UCLGA, également représentant des villes sud-africaines, a tenu à mettre l'accent sur la nécessité d'œuvrer à déléguer certains pouvoirs aux sphères proches des population en Afrique. Il a ajouté que «ce processus doit être engagé par nous-mêmes et conformément aux règles que nous devons définir, sous le parapluie de l'Union africaine (UA)». Pour ce premier responsable, les élus doivent aider les peuples à se développer par eux-mêmes. S'agissant de la construction de cette organisation africaine, le révérend Smangaliso a estimé que «cette tâche prendra du temps ; tout comme Rome qui n'a pas été construite en une journée, la mise en place de l'UGLUA et la mise en œuvre de ses missions prendront du temps». C'est dans ce cadre qu'il a relevé qu'«il existe des brebis galeuses qui essayent de diviser les rangs de l'organisation». «Aucun message ne peut nous diviser», a-t-il déclaré à l'adresse de ceux qui s'apprêtent à tenir une réunion parallèle à Marrakech le 16 du mois en cours. «Nous sommes déterminés à aller de l'avant et nous avons beaucoup à faire pour l'Afrique notamment, dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, le chômage, le développement des infrastructures, l'eu potable, une énergie abordable», a-t-il encore souligné à ce sujet. Précisons à ce propos qu'une réunion des villes africaines se tiendra mercredi prochain à Marrakech. Cette dernière n'a aucun lien avec l'Union. Et comme l'a précisé M. Smangaliso, à l'APS, «la réunion de Marrakech ne concerne pas du tout l'Union. Il s'agit d'un projet de sommet qui n'a rien à voir avec la réunion d'Alger. Les autorités marocaines avaient d'ailleurs sollicité l'Union pour abriter son bureau régional pour l'Afrique du Nord à Rabat. Nous avons catégoriquement refusé cette demande parce que le congrès constitutif en a décidé autrement». Lors du congrès constitutif de l'UCLGA, il a été décidé que les bureaux de l'Union ne pourront être implantés que dans des pays membres à part entière de l'Union africaine (UA). Face à ce refus, les autorités marocaines ont voulu utiliser la même appellation que celle de l'UCLGA qui s'est alors adressée à la Cour internationale de justice et a obtenu gain de cause. Revenant à la réunion tenue hier à Alger, M. Smangaliso a souligné que la vice-présidence de l'organisation pour la région Afrique du Nord qui échoit à M. Tayeb Zitouni, président de l'Assemblée populaire d'Alger-centre, est un message de l'UGLUA, disant que «l'Algérie doit participer en tant que leader dans cette région». «Cette région va changer et l'Algérie va en prendre les rênes», a-t-il encore estimé. Un siège de l'UCLGA pour l'Afrique du Nord va être inauguré à Alger, a annoncé, dans ce cadre, le révérend sud-africain Smangaliso. M. Tayeb Zitouni a déclaré pour sa part que la session de l'organisation qui se déroule à Alger «est une réunion d'élus locaux du continent africain qui essayent d'initier un travail de terrain sérieux, impliquant les citoyens pour contribuer à régler les problèmes locaux». Il s'agit, aussi, a souligné M. Zitouni, d'un espace politique pour «exprimer et apporter le soutien des élus locaux à la dernière colonie en Afrique qui est le Sahara occidental». Les membres du comité exécutif de l'UCLGA vont également se concerter, selon lui, sur les voies et moyens pour travailler ensemble, a-t-il dit, afin de sensibiliser les pouvoirs centraux africains sur la question de la décentralisation de la gestion et de la prise de décision. Il a indiqué par ailleurs que cette session va établir le plan d'action du comité exécutif de l'UGLUA pour l'année 2010. Ce comité est composé de 19 membres, tous issus de pays membres de l'UA. H. Y.