Photo : Makine F. «Aucune brebis galeuse, aucun message, ne peut diviser les rangs de l'Union des villes et gouvernements locaux d'Afrique» (UCLGA). «Notre organisation a le parapluie de l'Union africaine», affirme avec force le révérend sud-africain Smangaliso Mkhaishwa à l'endroit de «ceux» qui veulent organiser à Marrakech (Maroc) à partir de demain «Africités» une réunion parallèle des villes africaines pour parler de l'emploi et de la pauvreté. «Cette réunion ne concerne pas l'UCLGA», dit-il. Selon le vétéran de la lutte contre le régime ségrégationniste de l'apartheid, les autorités marocaines qui voulaient utiliser la même appellation que celle de l'UCLGA avant la décision de la Cour internationale de justice « avaient sollicité l'union pour abriter son bureau régional pour l'Afrique du Nord à Rabat ». «Nous avons catégoriquement refusé cette demande parce que le congrès constitutif a décidé que les bureaux de l'union ne pourront être implantés que dans des pays membres à part entière de l'Union africaine », dit-il avant d'annoncer l'inauguration d'un siège de l'UCLGA pour l'Afrique du Nord à Alger. Un espace que M. Tayeb Zitouni, le nouveau vice-président de l'UCLGA, veut mettre à profit pour impliquer les citoyens dans le règlement des problèmes locaux et les élus dans celui du Sahara Occidental, la dernière colonie en Afrique. «Nous nous engageons à identifier des actions spécifiques à mener par nos collectivités locales dans différents pays africains pour sensibiliser le continent sur la situation critique du peuple sahraoui », lit-on dans une déclaration distribuée en marge des travaux de session statuaire du Comité exécutif de l'UCLGA à l'Hôtel Aurassi. Une implication que les 352 participants à la conférence internationale des villes jumelées et des villes solidaires avec le Sahara Occidental, ont exprimée avec force dimanche à Alger, dans une pétition adressée au secrétaire général de l'ONU qui a été saisi aussi par le président sahraoui. Mohamed Abdelaziz a insisté dans sa lettre sur la nécessité de réunir les conditions favorables aux succès des négociations pour une solution du conflit du Sahara occidental qui passerait par le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément à la légalité internationale et aux décisions du Conseil de sécurité. « Loin de la logique d'escalade, de répression sauvage, des arrestations, des procès arbitraires et des jugements sévères et injustes, imposée par le gouvernement marocain aux citoyens et aux militants sahraouis désarmés dont le seul tort est d'exprimer, de façon pacifique et civilisée, leur attachement aux droits légitimes garanties par les chartes internationales », dit-il réitérant la disponibilité du Polisario pour la reprise des négociations directes avec le gouvernement marocain sous les auspices des Nations unies. Comme les participants à la conférence des villes jumelées, ceux d'hier à UCLGA ont apporté leur plein soutien à la militante des droits de l'homme, Aminetou Haider, dont la grève de la faim marquera un tournant dans le combat du peuple sahraoui, n'en déplaise à Rabat qui présente cette grève comme un « complot systématique, ourdi par l'Algérie ».