De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine L'habitat est le secteur le plus important dans le programme de développement de chaque pays. Les planificateurs lui consacrent souvent plus d'enveloppes financières pour la réalisation des différents types d'habitation et ce, pour résoudre la crise du logement, laquelle cause un grand malaise au sein de la population. Elle cause également de nombreux problèmes aux familles et aux futurs couples. Le logement est aussi exploité presque quotidiennement par les politiciens qui ne cessent de l'introduire comme pièce maîtresse lors de leur campagne électorale. Aujourd'hui, personne ne peut nier que la politique mène au développement et le développement sans une bonne politique n'arrivera jamais à atteindre ses objectifs. Chaque année, des centaines de programmes de logements sont lancés à travers les wilayas du pays dans le but de répondre au besoin croissant de la population en matière d'habitat. Des programmes souvent réalisés dans un cadre d'urgence où l'aspect architectural semble un peu abandonné d'autant que la faute n'incombe pas aux architectes et bureaux d'études mais à certains maîtres d'ouvrage, lesquels, pour différentes raisons, n'accordent pas assez de temps aux techniciens pour développer leurs projets et les moderniser d'une manière que l'occupant d'un logement puisse vivre dans des conditions où toutes les normes universelles sont respectées. De plus, l'usage de l'adaptation de plans souvent utilisés par de nombreux maîtres d'ouvrage à travers le territoire national a fini par implanter des projets dans des endroits ne pouvant jamais convenir, même si les architectes font de leur mieux pour remédier à cette faille de conception. A Aïn Defla, des immeubles poussent ces derniers temps dans des enclaves à l'intérieur des tissus urbains où la typologie est loin de refléter une belle image d'ensemble ; l'extérieur, quant à lui, est victime d'un mauvais aménagement, lequel est apparu à cause de la défaillance des instruments de planification territoriale, d'autant que ces derniers n'arrivent plus à suivre la cadence d'intervention à l'intérieur des tissus urbanisables. Ces instruments tels que le plan directeur d'aménagement et d'urbanisme et les plans d'occupation des sols n'arrivent plus à jouer le rôle qui leur est dévolu depuis que les services concernés n'arrêtent pas de les transgresser par l'intermédiaire de leur révision, laquelle est autorisée par loi mais interdite techniquement dans plusieurs cas. Si le logement ne va plus, c'est à cause de l'inexploitation de ces instruments par les services concernés et de leur modification dans certains cas. Sachant que ces instruments sont normalement valables dans différents horizons, ce qui garantit un développement bien planifié. Donc, si les logements d'aujourd'hui sont mal construits ou mal implantés, cela veut dire qu'ils sont la conséquence d'une mauvaise application de ces instruments. Les constatations qui s'offrent à nos yeux quotidiennement ont montré que la dégradation des espaces verts dans les alentours des immeubles implantés çà et là à travers la wilaya de Aïn Defla fait suite au fait que ceux-ci ne conviennent pas à cet environnement et/ou au climat de cette région. S'agissant de l'aménagement extérieur, des études seraient nécessaires pour une meilleure gestion de ce volet. Les ruelles et l'éclairage extérieur observent des dégradations fréquentes. Des lampes grillées ne sont parfois remplacées qu'après intervention de la population par envoi de correspondances aux services concernés. Par ailleurs, les opérations d'embellissement des immeubles de l'OPGI lancées l'année dernière ont permis d'améliorer le «look » du tissu urbain. Au chef-lieu de wilaya, la situation a beaucoup changé depuis le lancement de cette opération que la population a appréciée. Dans d'autres communes, on continue d'observer des blocs de logement mal entretenus, l'espace vert n'arrive parfois pas à survivre à cause des variétés de plantes utilisées. A la cité EPLF du chef-lieu de wilaya où sont érigées de belles maisons individuelles, les ruelles sont très dégradées et les services concernés n'ont rien fait pour les réhabiliter sous prétexte qu'il faut commencer par rénover les différents réseaux d'AEP et d'assainissement pour pouvoir s'attaquer aux ruelles. Un argument qui semble acceptable mais la question qui reste posée s'articule sur la date de la programmation de la réhabilitation des réseaux. En somme, la situation n'est plus comme avant depuis que des dispositions ont été prises à un haut niveau pour améliorer le cadre de vie de la population. Cependant, de nombreux techniciens disent qu'il faut cesser de se précipiter lors de l'occupation de l'espace puisque, en matière d'aménagement, il est souvent difficile de corriger certaines erreurs liées à l'urbanisation.