S'il y a un événement que l'on ne risque certainement pas d'oublier, c'est bel et bien ce climat terrible mâtiné d'angoisse et de peur que le virus de la grippe A/H1N1 a établi brusquement en Algérie au cours de cette année 2009. Face à cette maladie étrange que les Algériens ne connaissaient qu'à travers ses dégâts occasionnés en Europe et en Amérique du Nord, les autorités publiques ont adopté dès le début un ton rassurant. Or, au fur et à mesure que la maladie se propage, les décès s'enchaînent et le nombre de personnes contaminées ne cesse d'aller crescendo. Ce qui n'était qu'une menace fantomatique est devenu vers la fin de l'année une véritable pandémie qui touche l'ensemble des wilayas du pays. Les gens prennent vite peur et un véritable rush prend d'assaut les pharmacies où les gels désinfectants et les masques se retrouvent rapidement en rupture de stock. Même les vaccins contre la grippe A dont le ministère de la Santé a fait une commande de 20 millions de doses auprès de la filiale canadienne du laboratoire britannique GSK, ne rassurent guère nos concitoyens. Les dangereux effets secondaires constatés au Canada n'ont pas laissé les Algériens indifférents. Saïd Barkat a beau essayé de rassurer, rien n'est fait, les citoyens préfèrent la prévention à la vaccination. Mais celle-ci fait toujours l'objet d'une polémique car seul le personnel médical, les corps constitués, les femmes enceintes, les nourrissons et les malades chroniques sont «théoriquement» concernés par les vaccins contre la grippe A. Quant aux autres, ils devront prendre leur mal en patience et compter sur le traitement médical que 156 hôpitaux de référence, répartis sur l'ensemble du territoire national, sont censés dispenser. Mais là encore, des déficiences sont à déplorer et une assistance en bonne et due forme laisse à désirer. Comme quoi, rien n'est fait pour calmer les inquiétudes des Algériens… A. S.