Photo : M.Hacène Par Karima Mokrani Encore une fois, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, gagne la bataille face aux syndicats du secteur. D'une manière calme et intelligente, pour ne pas dire sournoise. Le représentant du gouvernement affirme qu'il est ouvert à la discussion, invite les syndicats et les parents d'élèves à débattre des problèmes du secteur, répond aux questions des journalistes… mais fait passer ses projets tels qu'il les conçoit et les finalise avec ses collègues au gouvernement. En effet, quelques jours avant la rentrée scolaire 2009/2010, et après la décision du gouvernement d'aller vers un nouveau week-end –un week-end semi-universel les deux jours de vendredi et de samedi- des enseignants, des élèves et des parents d'élèves ont exprimé leur rejet du nouvel emploi du temps «trop chargé». Le ministre s'est donc réuni avec les syndicats qui ont fait part au ministre de leurs inquiétudes mais ont fini par adopter la proposition du ministre, à l'exception du SNTE, aile Boudjenah. Même chose concernant l'histoire du port obligatoire des blouses roses pour les filles et bleues pour les garçons. Une instruction ministérielle qui a suscité une grande colère chez les élèves et les parents d'élèves, soutenus par des enseignants et des syndicats, à cause, notamment, de la non-disponibilité de ces blouses sur le marché. Tout a fini par rentrer dans l'ordre sans que le ministre renonce à sa décision. Quelques jours après, les syndicats autonomes lancent, tous ensemble, une grève illimitée qui paralysetout le secteur de l'éducation nationale, dans les trois paliers de l'enseignement. La grève a été qualifiée d'historique par ses initiateurs, fiers de leur union syndicale… mais au bout de trois semaines, l'union s'est effritée. Les enseignants ont repris les cours sans que leurs revendications soient réellement satisfaites. Les syndicats autonomes ont perdu la bataille même si certains d'entre eux affirment le contraire. Le ministre est le seul gagnant. Il a toujours le dernier mot.