Les avoirs de Salah Gasmi, le responsable du comité d'information d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI : ex-GSPC), de Yahia Djouadi, le chef de l'organisation dans la zone saharienne, de Ahmed Deghedegh, le responsable financier, et de Abid Hammadou, un autre haut responsable basé au Mali, sont gelés depuis jeudi dernier par le département américain du Trésor, comme l'a rapporté l'Agence France presse. La décision du département américain du Trésor vient ainsi soutenir les efforts de l'Algérie dans la lutte antiterroriste. Le directeur du bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) au Trésor, Adam Szubin, a d'ailleurs déclaré : «Nous sommes fiers de soutenir les efforts de l'Algérie et de la communauté mondiale pour combattre cette menace mortelle et nous continuerons de le faire.» «L'Algérie a fait preuve d'un courage remarquable face aux horribles attaques terroristes visant son propre peuple», a-t-il affirmé avant de préciser que «les quatre terroristes que nous visons aujourd'hui comptent parmi les plus coupables de cette violence». Ces sanctions, qui visent les erroristes ou ceux qui leur fournissent soutien ou assistance matérielle, consistent en un gel de leurs avoirs aux Etats-Unis et interdisent aux citoyens américains d'entrer en relations d'affaires avec eux. En opérant ainsi, les Etats-Unis consolident la coopération avec l'Algérie dans la lutte antiterroriste. Il faut rappeler à ce sujet que le président américain, George W. Bush, avait saisi l'occasion du 5 juillet dernier, date de célébration de la fête de l'indépendance nationale, pour déclarer dans son message de félicitations adressé au président Bouteflika que «l'Algérie est un véritable allié dans la lutte contre le terrorisme et possède un énorme potentiel. Les Etats-Unis d'Amérique considèrent l'Algérie comme un partenaire clé aujourd'hui et demain», et d'ajouter : «J'apprécie votre leadership et nous attendons avec intérêt de travailler avec vous pour construire une région nord-africaine intégrée, démocratique et prospère.» Après les attentats du 11 septembre, les Américains ont, certes, revu leur copie concernant leurs relations avec l'Algérie. Mieux, leurs experts sollicitent aujourd'hui l'expérience algérienne pour lutter contre ce fléau transnational. Mais la décision de geler les avoirs de quatre responsables d'Al Qaïda au Maghreb islamique semble liée directement aux dernières menaces formulées par l'«émir» national de l'ex-GSPC, Abdelmalek Droukdal qui avait affirmé dans une interview accordée au New York Times (début juillet) que l'organisation «n'hésitera pas à frapper les Etats-Unis quand nous le pourrons et où nous le pourrons, où que ce soit dans le monde». La réaction américaine ne s'est donc pas fait attendre face au danger imminent. D'ailleurs, les quatre responsables de l'AQMI ont été placés le 3 juillet dernier sur une liste de l'ONU d'individus liés à Oussama Ben Laden et aux taliban. H. Y.