La campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) devra s'ouvrir demain, mardi, pour les populations jugées prioritaires. Tant attendue, cette opération a pris du retard face à une situation épidémiologique alarmante. Inquiétude, méfiance, sarcasme et suspicion auront marqué ces derniers jours à propos du vaccin contre cette souche sévère de la grippe. Nombre de médecins et une majorité d'Algériens semblent hésitants. Ils ne croient vraiment pas à l'efficacité de la vaccination. Le champ de la réticence s'élargit. Comment convaincre une population en alerte de se faire vacciner dont la quasi-totalité refuse de le faire ? N'est-il pas temps pour Saïd Barkat de donner l'exemple de manière publique en se faisant vacciner en face des caméras de la télévision nationale. De ce fait, la vaccination en direct du premier responsable du secteur pourrait rassurer et tordre le cou aux inquiétudes des Algériens. Un tel geste, de surcroît en direct, serait de nature à convaincre les Algériens de se présenter aux centres de vaccination. L'Etat a mobilisé 8 810 structures sanitaires publiques pour assurer cette opération de vaccination. Des équipes mobiles ainsi que d'autres centres peuvent être réquisitionnés en cas de besoin. Environ 350 000 personnes relevant du personnel de santé publique, parapublique et privée seront touchées par les premières vaccinations, selon le programme élaboré par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Viendront ensuite les 850 000 femmes enceintes, puis le personnel assurant le maintien des activités essentielles et stratégiques, les patients, adultes et enfants, atteints de pathologies chroniques, les enfants et adolescents de plus de 6 mois à 24 ans et, enfin, la dernière phase qui va cibler l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois. Ce qui demeure néanmoins confus, c'est la vaccination des écoliers. Où se fera-t-elle ? Est-ce au niveau des établissements d'enseignement ou au niveau des structures sanitaires citées plus haut ? Est-elle obligatoire ? Les enfants doivent-ils avoir une autorisation parentale pour se faire vacciner ? Il faut dire par ailleurs que la méfiance réside, pour beaucoup, dans le manque d'information et la communication «grippée» entourant non seulement la pandémie mais aussi le vaccin censé la contrecarrer. N. B.