L'Algérie ne vit plus au rythme des bombes et des attentats. L'année 2009 peut en témoigner même si des violences sporadiques subsistent. Les raisons de ce retour au calme sont multiples mais cela est essentiellement dû aux énormes efforts consentis par les services de sécurité et l'Armée nationale populaire qui ont obtenu d'excellents résultats ces derniers mois et aux multiples redditions enregistrées. Il faut rappeler que les forces de sécurité ont réussi à infliger de lourdes pertes aux groupes terroristes réfugiés dans les massifs montagneux, principalement en Kabylie et dans l'est du pays. Plusieurs «émirs» d'Al Qaïda au Maghreb islamique (l'ex-GSPC) dans différentes régions du pays ont été neutralisés ces derniers mois à l'exemple de Bentetraoui, qui était l'un des principaux responsables de la zone Centre, ou encore de Mourad Louzaï, tué en octobre dernier à El Bayadh et qui était responsable des liaisons internes, chargé des liaisons et de la coordination entre les commissions de l'ex-GSPC et les commandements de zone. Rappelons également l'élimination par les services de sécurité de Bilal Abou Adnane, numéro deux de la zone Ouest de l'ex-GSPC et l'arrestation d'Abdelfatah Abou Bassir, l'un des chefs de l'AQMI au centre du pays. En plus de ces éliminations et arrestations, il y a eu les redditions, notamment après l'appel lancé par l'ex-chef du GSPC, Hassan Hattab, dans la presse. Selon le ministre de l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, «ses appels ont eu des impacts sur les groupes terroristes en Algérie et il y a eu des problèmes et des tensions sérieuses au sein de ces mêmes groupes, c'est-à-dire entre ceux qui veulent se rendre et ceux qui ont refusé». Cette dissidence au sein de l'AQMI a été maintes fois confirmée par les témoignages de repentis qui ont affirmé l'existence de «guerres intestines, manipulations, menaces de mort, famine, rackets et harcèlement moral [qui] caractérisent la vie de tous les jours du GSPC dans les maquis». Mais tout en étant acculé, implosé, l'ex-GSPC tente toujours de survivre : avec des frappes intermittentes et tape-à-l'œil afin de faire croire en sa solidité qui n'existe plus. Une question s'impose alors : pourquoi les groupes terroristes même réduits subsistent-ils encore ? Les stratèges de la lutte antiterroriste devraient peut-être répliquer dans les zones sahéliennes afin de mettre fin à toute tentative de kidnapping et, donc, à tout paiement de rançon qui permet de renflouer les caisses des groupes armés. H. Y.