Le Gspc semble reprendre du poil de la bête, en particulier, dans la région centre du pays. Presque une trentaine de morts dénombrés. C'est là le bilan macabre des attentats terroristes, en ce mois sacré de Ramadhan. Un bilan lourd, même très lourd eu égard aux moyens mis en place par les services de sécurité, tous corps confondus, en vue de permettre au citoyen algérien de passer un paisible Ramadhan. L'on se rappelle qu'au quinzième jour de ce mois sacré, des observateurs très au fait de la situation sécuritaire présentaient ce Ramadhan 2006 comme étant le plus calme enregistré en Algérie depuis 1999, notamment. Néanmoins, cet avis euphorique a été vite démenti par une série d'attentats sporadiques attribués aux groupuscules du Gspc qui semble reprendre du poil de la bête, en particulier dans la région centre du pays. En effet, à peine s'est écoulée la deuxième semaine du Ramadhan que plusieurs assauts terroristes ont ciblé des wilayas comme Tizi Ouzou, Alger, Béjaïa et Aïn Defla pour ne citer que celles-ci. Et pourtant, si d'une part la ville d'Alger a bénéficié d'une couverture sécuritaire des plus dissuasives, mise en place en prévision du mois de Ramadhan, et de l'autre, les massifs montagneux de Kabylie ne cessent de faire l'objet d'opérations de ratissage orchestrées par les troupes de l'ANP, cela n'a pas empêché les éléments du Gspc de mettre à exécution leur sale besogne. Celle-ci s'est traduite par une série d'embuscades et de faux barrages, de kidnappings et de rackets ainsi que d'assassinats ciblés et de massacres collectifs. A cela, il faudra ajouter le recours aux bombes artisanales dont la dernière explosion en date est celle de jeudi dernier, survenue à proximité d'une école militaire à Beaulieu, dans la localité d'El-Harrach et qui a causé des blessures plus ou moins graves à quelque huit personnes, dont des militaires. Le lendemain vendredi, un garde communal a été tué par les sbires du Gspc qui ont dressé un faux barrage à Timezrit, dans la wilaya de Boumerdès. Par ailleurs, dimanche dernier, sept gardes communaux ont été assassinés dans une embuscade qui leur a été tendue à Aïn Defla sise à quelque 160km à l'est d'Alger. La veille, ce sont des éléments de la Dgsn qui ont rendu l'âme à la suite d'un attentat terroriste. En outre, le Gspc de Abdelmalek Droukdel dans la région centre du pays, n'a pas limité ses attaques en supprimant des policiers où des gardes communaux dans l'exercice de leur devoir, il s'en est même pris à des hommes politiques comme cela a été le cas avec l'élimination de l'élu FFS, Rabah Aïssat, président de l'APW de Tizi Ouzou, tué à bout portant dans son village natal. D'autre part, soulignons que cette recrudescence de l'activité terroriste, même si elle suscite de plus en plus d'inquiétude, elle demeure très loin de celle qui a prévalu durant les années de sang et de feu, où des centaines de citoyens se faisaient massacrer par les hordes terroristes. Et c'est vraisemblablement pour cette raison que le pouvoir, engagé dans une politique de réconciliation nationale visant à consacrer définitivement le retour de la paix en Algérie, tente tant bien que mal de minimiser la portée de ce regain d'activisme terroriste. «Ce ne sont que des opérations séparées» telle a été la réponse émise par le ministre de l'Intérieur, M.Noureddine Yazid Zerhouni, au moment où il a été interpellé au sujet de la recrudescence des actes de violence qui, de plus en plus, se répètent au centre du pays. Une violence qui est imputée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), rallié en septembre au réseau terroriste international Al Qaîda, selon le numéro 2 de cette organisation Ayman Zawahiri. Toujours est-il que le message que tente de transmettre le Gspc, à travers le recours à une série d'attentats, n'a pour but que de prouver que sa capacité de nuisance est à l'abri de toute action à même de l'anéantir.