Le Pakistan, cet immense pays du sous-continent indien, a vécu une année 2009 pour le moins meurtrière. Et comme c'est le cas depuis quelques années déjà, le pays de Benazir Bhutto (assassinée il y a deux ans) a donc connu une année mouvementée, caractérisée par les attentats suicides, les attaques de l'armée contre les taliban et, bien entendu, des remous politiques. Dès le début de l'année 2009, en effet, le pays était secoué par de sanglantes attaques terroristes faisant des dizaines de morts et des milliers de blessés. Ainsi, en mars dernier, un commando ouvre le feu sur l'équipe sri-lankaise de cricket faisant au moins huit morts parmi les membres de l'équipe. Le 27 du même mois, plus de 50 personnes sont tuées dans un attentat suicide contre une mosquée à Jamrud dans le nord-ouest du pays. Le rythme des attentats s'accélère, cependant, depuis l'été. Quelques mois auparavant, en avril précisément, l'armée lance une large offensive contre les bases des talibans dans la très peuplée vallée de Swat, près de Peshawar, violant ainsi un pacte signé deux mois plus tôt. Les résultats de cette offensive, qui a, certes, permis de déloger les combattants de la nébuleuse terroriste, sont néanmoins désastreux pour la population locale : des milliers d'habitants sont contraints d'abandonner leurs maisons, créant ainsi une catastrophe humanitaire sans précédent. A cette tragédie, il faut donc ajouter des milliers de morts suite à des attaques suicides qui se sont multipliées. Malgré la mort du chef des talibans du Pakistan, Baitullah Mehsud, en août dernier, les attentats se poursuivent jusqu'à ces derniers jours. Pendant ce temps, l'armée lance une autre offensive, dès l'automne, contre d'autres positions des insurgés, cette fois dans les zones frontalières avec l'Afghanistan voisin. L'année 2009 est également celle des attaques américaines sur des zones montagneuses du Pakistan pour déloger les combattants d'Al Qaïda qui s'y réfugient. A cela, il faut ajouter la fin de l'immunité dont dispose le président Asif Ali Zerdari, rattrapé par les affaires. A. B.