De notre correspondant à Constantine A. Lemili L'issue des élections sénatoriales pour la wilaya de Constantine était prévisible et surtout claire parce qu'elle relevait d'une logique arithmétique. Comme annoncé par La Tribune, c'est le RND à travers son candidat qui a remporté ces élections même si, il y a quelques semaines seulement, il semblait pratiquement farfelu de pronostiquer un tel résultat et surtout d'en assumer l'analyse parce qu'il n'existait pas de scénario plausible susceptible de conforter celui de mardi dernier. Pourtant, Saïd Redouane a été élu et, partant de cette réalité, celle-ci autorise tous les argumentaires, notamment celui du jeu de coulisses quand ce travail de sape underground est bien mené par les politiques. Pour peu qu'ils oublient leur ego, mettent de côté l'intérêt individuel pour se consacrer sincèrement à tout ce qui peut constituer un avantage pour leur formation. Le bureau de wilaya du RND a, vraisemblablement, tiré des enseignements des échecs passés et qui, à la limite, menacé la formation d'Ouyahia d'extinction dans la ville des Ponts. Il s'est ainsi évité, non sans maturité, les tiraillements internes habituels s'unissant autour d'une candidature initialement décriée par une frange de cadres réputés intellectuels, alors que dans sa majorité la base a toujours vu en ce tâcheron (Saïd Redouane) du militantisme… l'arme absolue en mesure de contrarier le FLN d'autant plus qu'il bénéficiait au sein même du parti de Belkhadem d'un certain crédit dont les tenants et aboutissants, absconses à expliquer, relèvent du plus grand surréalisme mais que d'autres appellent la Réalpolitik. Quoiqu'il en soit, les prévisions faites par les membres du bureau qu'il nous a été donné de rencontrer la veille des élections se sont matérialisées sur le terrain. Il suffisait, nous disait-on, de ramasser 80 voix pour être élu. Saïd Redouane l'a été avec 82. Ce qui est une performance sachant que le Rassemblement ne dispose que de 43 élus alors que le FLN en avait 64. La preuve est donc apportée que les alliances conclues avec le PT (28 élus) et le MSP (27) ont fonctionné et que l'une et l'autre partie ont honoré leurs engagements même si certains élus du MSP ont paru moins enclins à obéir à la discipline convenue annonçant qu'ils ne se plieraient à aucun oukase. Nous saurons sur place qu'En Nahda (7 élus) et Islah (1) avaient décidé de donner leurs voix au candidat du RND. Dès lors, la victoire de Saïd Redouane, sans qu'elle ne puisse être comparée à un raz-de-marée, était acquise bien avant l'heure. A. Boussouf, P/APW en exercice et candidat du FLN, obtiendra 69 voix et paiera, au-delà des tractations entre les formations politiques qui ont soutenu Saïd Redouane, un lourd tribut qu'il traîne depuis qu'il a été élu à la tête de l'APW… celui du manque flagrant de charisme aussi bien parmi ses pairs du même parti que du reste de la classe politique, voire de la population. Concluons, enfin, que Saïd Derdour, élu FNA et tout autant autre candidat, est venu en troisième position. Sur les 193 élus auront voté 191,19 bulletins ont été rejetés et 3 considérés non conformes.