La vaccination du corps médical contre le virus de la grippe porcine est en cours depuis mercredi dernier. Les professionnels de la santé hésitent néanmoins à se faire vacciner. Les appréhensions ont été formulées avant même que les laboratoires spécialisés ne se prononcent sur la viabilité du vaccin. Quatre jours donc après le lancement de l'opération, le doute persiste. Les appréhensions émises par les populations viennent en effet d'être appuyées par le corps médical qui ne cache pas ses réticences à l'égard de cette opération. Les médecins et autres personnels de santé de l'hôpital Mustapha Pacha (Alger) n'ont pas jugé utile de se faire vacciner. Le nombre de médecins convaincus de la nécessité de la vaccination était minime. Dans l'après-midi d'hier rien n'indiquait que le corps médical est convié à effecteur le premier la vaccination contre la grippe porcine qui a fait, au dernier bilan, 47 morts sur un total de 746 cas confirmés. «J'ai tant hésité sur la question. Maintenant, il ne reste plus de place au doute. Je ne me ferai pas vacciner quoi qu'il arrive. Vous n'avez pas entendu ce qui est arrivé à la jeune médecin de Sétif. Elle est décédée quelques heures seulement après avoir été vaccinée», répond un médecin abordé dans le couloir du service ORL où sont attendus les postulants à la vaccination contre le H1N1. «A chacun d'assumer ses responsabilités», ajoutera-t-il sous le regard attentif de ses collègues. Il faut dire à ce sujet que la nouvelle du décès d'un médecin après vaccination à l'hôpital Saadna Abdenour, dans la capitale des Hauts-Plateaux, a vite renforcé le doute de la population quant à la viabilité du vaccin. Deuxième catégorie concernée par la campagne de vaccination, les femmes enceintes, qui sont attendues dans les 8 000 centres de soin du pays à partir du 5 janvier (mardi prochain). Les chiffres de la tutelle parlent de 850 000 femmes concernées par cette opération. «Cette vaccination est fortement recommandée pour les femmes enceintes de 20 semaines et plus et présentant des maladies chroniques, notamment cardiaque, respiratoire, métabolique, rénal, hématologique, les cancers, l'immunodéficience et l'immunodépression par suite d'une maladie sous-jacente ou d'un traitement. Les femmes enceintes de moins de 20 semaines et qui sont en bonne santé peuvent se faire vacciner si elles le désirent», souligne le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière dans un communiqué annonçant le début de l'opération. La tutelle avait précisé que «les femmes enceintes atteintes de ce virus ont quatre à cinq fois plus de risques de souffrir de complication et un taux de mortalité plus élevé que la moyenne [problèmes respiratoires par surinfection accrue et par diminution des défense immunitaires]». A. Y.