Photo : Riad Par Amirouche Yazid Le coup d'envoi de la 27e édition de la Coupe d'Afrique des nations sera donné dans quelques jours. Une occasion pour le football africain de s'imposer comme l'événement majeur de toute la planète. Cette dernière va vibrer au rythme du foot africain qui ne cesse de gagner des galons. Le rendez-vous biennal du football africain revient cette semaine avec une grande attractivité. Evénement footballistique incontournable, la Coupe d'Afrique des nations est au centre de tous les calculs. Les managers et autres agents de joueurs attendent avec impatience le début de la compétition pour voir à l'œuvre des noms déjà inscrits dans leurs calepins. Les chaînes de télévision sont à la recherche des meilleurs plateaux pour s'assurer une large audition. Derrière cette bataille risible se cachent d'autres questions qui ne manquent pas d'intérêt pour le continent africain et son football. La question fondamentale a trait à la périodicité de la manifestation. La thèse revient de manière cyclique.Elle évoque l'utilité de passer à une CAN tous les quatre ans au lieu de deux ans comme c'est de rigueur depuis la création de cette compétition. La thèse devient plus persistante durant l'année du Mondial comme 2010. Le cercle de la contestation est large. Il intègre les sélectionneurs concernés par les deux grands rendez-vous de l'année, les coachs des clubs européens qui comptent un nombre élevé de joueurs africains ainsi que certains dirigeants influents dans les instances. Les premiers ont d'énormes difficultés à préparer leur sélection aussi bien pour la Coupe d'Afrique que pour le Mondial. La proximité entre les deux tournois leur interdit toute planification. Ils n'arrivent pas à réunir leurs éléments comme il leur a été toujours difficile de programmer des matches amicaux en présence de l'intégralité de leur effectif. En plus de ces facteurs, les sélectionneurs à la tête des équipes mondialistes sont exposés au limogeage au cours de la phase finale de la CAN en cas de participation ratée. L'ex-sélectionneur national de la Côte d'Ivoire, le Français Henry Michel, avouait cette appréhension à quelques jours du début de la CAN 2006 en Egypte. Le technicien des Eléphants déclarait que «trois sur cinq des sélectionneurs à la tête des équipes mondialistes ne seront pas présents en Allemagne au mois de juin prochain pour le Mondial». Peu importe si Henry Michel avait vu juste ou pas. L'essentiel est que les techniciens n'aiment pas la Coupe d'Afrique quand il y a une Coupe du monde sur leur itinéraire. Aucun entraîneur ne souhaite jouer une CAN à quelques mois du Mondial. Le statut de mondialiste exige ainsi un parcours honorable dans la CAN. Ce qui est loin d'être une mission facile compte tenu du niveau qu'a atteint cette compétition en perpétuelle progression. C'est pour cette raison que nombre de techniciens sont favorables à l'idée de réaménager la périodicité de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations. Nul besoin d'aller très loin pour comprendre la situation inconfortable dans laquelle se retrouvent les sélectionneurs pour tracer un programme de préparation incluant les deux tournois et tenant compte de la disponibilité des joueurs professionnels. Le onze algérien est présentement dans cette posture où il est presque impossible d'évoquer les Verts dans la CAN sans s'interroger sur leurs chances au Mondial. Le premier exposé à ce magma de questions est le sélectionneur qui risque d'être viré avant la messe du football mondial. Pour échapper à cette épée de Damoclès, des techniciens militent pour une révision de la périodicité du tournoi. Il se trouve ceux qui souhaitent le passage à une CAN tous les quatre ans comme c'est le cas pour l'Euro. La proposition ne convainc pas grand monde. La raison ? Le développement du football sur le continent africain a manifestement besoin que le tournoi se répète à distance réduite. L'objectif optimal de ce rythme est de permettre au pays du continent d'améliorer leurs infrastructures, l'une des conditions de toute progression. Les Africains n'ignorent pas cette réalité. Organiser une CAN, c'est construire de nouveaux stades aux normes internationales. Confier l'organisation selon une rotation continentale, c'est généraliser l'opportunité de se doter de belles infrastructures en mesure d'abriter les grandes manifestations.Face à l'intransigeance africaine à défendre cet «acquis», les partisans du changement ont recours à une proposition médiane consistant à organiser la CAN en année impaire quand elle chevauche avec le Mondial. L'idée, si elle n'a pas suscité une quelconque adhésion, ne semble pas laisser indifférents beaucoup d'acteurs de la balle ronde qui souhaitent un réaménagement du calendrier du football africain. La Confédération africaine de football fait manifestement de l'organisation de la CAN tous les deux ans et en année paire un acquis irréversible. Une sorte de constante continentale.