Pour renforcer davantage la mesure visant à désengorger le port d'Alger et qui a concerné, en premier lieu, la réorientation des marchandises non conteneurisées vers d'autres ports, le ministère des Transports a décidé de renouer cette plate-forme économique avec le transport ferroviaire. Ce moyen de transport n'est pas étranger au port d'Alger, lequel disposait déjà de voies ferrées dont l'utilisation a été interrompue durant plusieurs années. La reprise du transport ferroviaire enregistre cependant une nouveauté : le transport de conteneurs. Mais ce dernier ne concernera que les conteneurs acheminés vers le port sec de Rouiba. Le coup d'envoi du premier train chargé de transporter donc un quota de conteneurs du port d'Alger vers le port sec de Rouiba a été donné lundi dernier par M. Amar Tou, premier responsable du secteur des transports, qui n'a pas manqué d'indiquer que l'utilisation du rail «permettra notamment la décongestion du trafic au sein du port d'Alger et la réduction du coût de l'acheminement des conteneurs», qui se faisait par camions jusque-là. Elle s'inscrit, selon lui, comme le précise l'APS, dans le cadre d'un programme du ministère visant à relancer le transport de marchandises par voie ferrée qui, a-t-il déploré, ne représente actuellement en Algérie que 1%, alors que la moyenne mondiale oscille entre 20 et 30%. Il a fallu quatre mois pour dégager les voies ferrées enterrées sous des couches de bitume depuis plusieurs années, a-t-il fait savoir, ajoutant qu'il sera question de bâtir, à l'avenir, un ouvrage d'art qui permettra aux trains de circuler sans altérer le trafic au niveau de la voie expresse située à proximité du port d'Alger. Le port d'Oran sera prochainement concerné par cette relance du transport ferroviaire de marchandises, avant de le généraliser aux autres ports du pays au cours de cette année, a encore précisé le ministre. Dans ce contexte, des opérations de réhabilitation des voies ferrées et la création de nouvelles, ont été, d'ores et déjà, lancées dans ces ports. Pour sa part, le directeur des ports et de la marine marchande au ministère des Transports, M. Abdelkrim Rezal, a précisé, dans une déclaration à l'APS, que l'enlèvement par voie ferrée ne concernera que les conteneurs destinés au port sec de Rouiba, alors que les autres continueront à être transportés par semi-remorques. Il a estimé, dans ce sens, que le transport par voie ferrée, qui se fera de nuit seulement, permettra d'acheminer un «pourcentage appréciable» des quelque 2 000 conteneurs entreposés quotidiennement au port d'Alger. Par ailleurs, M. Rezal a relevé que le ministère a mis en place des mesures visant à fluidifier le trafic des conteneurs dans le port d'Alger tels que le déchargement des navires 24/24, la facilitation des formalités et la création de brigades mixtes regroupant des agents des douanes, du commerce et celle des produits phytosanitaires. La spécialisation du port d'Alger dans le trafic de conteneurs et la délocalisation de certaines activités comme le traitement des navires transportant des véhicules vers d'autres ports, figurent également parmi ces mesures. Il a relevé, d'autre part, qu'un million de conteneurs a été traité en 2009, dont une bonne partie au niveau du port d'Alger, ajoutant que ce trafic connaît une augmentation annuelle de 14%. Le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires, M. Mourad-Soliman Benameur, a relevé, quant à lui, que quelque 150 000 conteneurs seront transportés annuellement par voie ferrée à partir du port d'Alger vers le port sec de Rouiba, ajoutant qu'un seul train est capable de transporter entre 20 et 22 conteneurs. H. Y.