De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le vaccin contre la grippe porcine attend ses patients. La situation est à la limite du burlesque, bien que la pandémie du virus H1N1 ne plaisante pas au cours de ces derniers mois en faisant des milliers de morts à travers le monde. En effet, la deuxième étape de l'opération de vaccination des patients contre la grippe porcine a été tout simplement reportée à une date ultérieure faute de candidats. Ainsi, après les personnels de santé, c'est au tour des femmes enceintes de se faire vacciner étant donné qu'elles restent assez vulnérables par rapport aux risques que peut représenter le H1N1. selon les estimations des responsables de la santé, plus de 20% des cas mortels qui ont touché l'Algérie sont des femmes enceintes, note-t-on. Selon les responsables de la polyclinique d'Es Seddikia, «seules deux femmes enceintes se sont présentées pour se faire vacciner», nous confie-t-on. Ces dernières ont été priées de rester en contact avec leur service et ont été «sensibilisées autour des précautions et les mesures préventives à prendre en cas de complications». «Nous ne pouvons pas vacciner deux femmes seulement. Le vaccin est composé de 10 doses homogènes, si on ouvre la capsule, il faut tout consommer, sinon on risque de perdre le reste», nous confie un médecin. «Nous avons préféré reporter l'opération à une date qui n'a pas été fixée pour le moment», nous confie-t-on. En attendant, le service qui compte également d'autres polycliniques situées dans le tissu urbain de la ville, notamment aux quartiers Khemisti, Fellaoucène (ex-El Barki) et Elouz (les Amandiers), a annoncé avoir lancé une opération de sensibilisation auprès de gent féminine. Ainsi, des prospectus ont été distribués aux femmes dans ces polycliniques pour les sensibiliser autour de la nécessité de se faire prémunir contre le virus de la grippe A. En vérité, cette réticence, non pas des seules femmes contre la grippe porcine, illustre la méfiance et les craintes du public vis-à-vis de l'opération et le débat sournois qui tourne autour des effets de ce vaccin. Les services sanitaires et médicaux ont beaucoup de pain sur la planche.