Décidément, la Coupe d'Afrique des nations version angolaise est celle des chocs en tout genre. A Lomé ou à Alger, le séisme émotionnel est partagé. Les Togolais enterrent leurs morts, les Algériens leurs illusions. La vie footballistique suivra néanmoins son implacable cours. La descente du nuage aura, incontestablement, son lot positif engendrant les légitimes rachats. En sport comme dans la vie les espérances font partie de la nature humaine. Une entame complètement ratée complique la suite mais ne la rend nullement utopique. Peut-on se qualifier en ayant perdu le premier match de poules d'une CAN ? L'histoire de la compétition répond par l'affirmative. Il se trouve qu'on possède même une chance avec deux déconvenues sur trois. 2006. Coupe d'Afrique des nations en Egypte, 25ème édition. Sous le ciel de Port Saïd, le Sénégal réussit «l'exploit» de perdre deux matches de poules et finit par passer au second palier. Le Sénégal se permet le luxe d'aller jusqu'en demi-finale. Et s'incline laborieusement face au pays organisateur et futur vainqueur de l'épreuve. Passer le premier palier avec un nul et une victoire ? Les exemples sont légion. Cependant, la déception algérienne fait écho à la prestation pauvre et indigente d'un onze devenu le sujet de toute une nation. Face au Mali, les joueurs algériens sont dans l'obligation de se racheter. Sous peine d'ouvrir la boîte de Pandore d'une crise qui déteindrait inéluctablement sur la future campagne sud-africaine. Le fameux spectre de 1986 redevient d'actualité. Une brillantissime qualification pour le Mondial mexicain. Une débâcle en CAN égyptienne. Une piètre prestation en Coupe du monde. L'histoire est-elle en train de se répéter ? Personne ne le souhaite. La CAN est bel et bien lancée. Le score de parité entre l'ogre ivoirien et les admirables Burkinabés va mettre du soufre dans le groupe de Cabinda devenu celui de «la mort» au propre et au figuré. Les Etalons, avec cette semi-revanche sur les Eléphants, ont décidé d'acculer les deux mondialistes dans le malaise des calculs. L'issue du groupe B se déclare explosive. Mais la CAN angolaise engendre ces premiers bémols. Les passionnés de football en sont déconcertés. Algérie-Malawi s'est joué dans un stade outrageusement vide. Des questions resteront en suspens. Les belles enceintes sportives édifiées au prix fort spécialement pour la fête panafricaine auront-elles utilité les lampions de la CAN éteints ? Cette fête devait booster la reconstruction d'un pays meurtris. La difficulté à remplir les stades à cause du faible pouvoir d'achat des populations locales est malvenue. Elle donnera du grain à moudre à ceux qui sont réfractaires à l'octroi de l'accueil à certains «petits». Dans l'histoire de la CAN il y aura un avant et un après-Angola 2010. M. B.