Après avoir subi toutes les attaques de l'homme et des éléments naturels, la pluie essentiellement, qui l'ont fortement délabré, le ksar de la ville de Béchar a finalement été inscrit parmi les sites à réhabiliter, selon la direction de la culture de la wilaya. Une vaste opération de réhabilitation et de préservation de ce patrimoine architectural reste la «seule et unique solution pour éviter que ce patrimoine ne soit détruit par les aléas du temps et le fait des hommes», a estimé un architecte exerçant dans un bureau d'études à Béchar, cité par l'APS. Le président du comité de quartier du centre-ville ira dans le même sens en affirmant que le ksar, qui constitue un patrimoine culturel et identitaire à forte valeur touristique, a souffert du manque de protection. Et une opération de réhabilitation et de restauration, qui n'a que trop tardé, est plus que nécessaire. En plus des dégradations subies, le ksar, qui a été fondé au Xe siècle, a été la victime de l'urbanisation anarchique. L'avancée incontrôlée du béton et de la brique a fini par l'atteindre. Comme un cancer, elle a commencé à ronger ses murs et à occuper quelques espaces extérieurs qui donnent sur le grand souk de Béchar, «Lebrarik». Il faut souligner que le ksar est situé dans une zone commerçante dont l'activité n'a cessé de s'intensifier, ce qui ne pouvait que déboucher sur une extension urbanistique de cette zone. Evidemment, les nouvelles constructions n'ont pas respecté le cachet architectural originel. Résultat : le ksar s'étendant sur plus d'un hectare se retrouve cerné par des constructions «modernes» qui défigurent le site. Il leur cède même du terrain et finit par être défiguré à son tour, a expliqué un représentant du mouvement associatif local. En plus de la démission des autorités locales qui ont laissé faire, l'incivisme a rajouté au drame du ksar laissé à l'abandon à tel point que son cimetière est devenu, avec le temps, un véritable dépotoir, a-t-il ajouté. Même le respect des morts n'a pas arrêté l'incivisme et le manque d'éducation. Avec de tels comportements, le ksar ne pouvait que perdre des espaces, mais il reste encore des pans entiers de son architecture qui, eux, peuvent toujours être sauvés, «pour peu que le site bénéficie d'une opération de réhabilitation», dira le représentant du mouvement associatif local. Une mission du ministère de la Culture avait visité le site, il y a deux ans, sans que cela soit accompagné d'une opération de réhabilitation. A relever que la réhabilitation ne devrait pas s'arrêter au ksar de Béchar. Il y en a encore une bonne centaine d'autres qui attendent qu'on s'en occupe. R. C.