Photo : S. Zoheïr Par Fella Bouredji Près d'une semaine après le lancement des soldes d'hiver, aucun rush sur les magasins des grandes artères de la capitale n'est perceptible. Lancés lundi dernier pour une durée de près d'un mois et demi, les soldes passent presque inaperçus. Et pour cause, très peu de magasins se sont prêtés à cette pratique réglementée en Algérie depuis 2006 par le décret exécutif n°06-215 du 18 juin 2006, fixant les conditions et les modalités de réalisation des soldes, des ventes promotionnelles et des liquidations de stocks, signé par le chef du gouvernement. Seuls les grands magasins de la capitale affichent des réductions pour attirer le maximum de clients, avec des réductions allant de 20 à 70%. Aldo, Mango, Dixit et autres franchises mais encore Bibal et autres boutiques de l'Algérois font des soldes. Les magasins Fashion Planète de Chéraga proposent par exemple des remises sur des blazers à 1 610 et 900 dinars au lieu de 2 300, des pantalons à 1 050 et 750 dinars au lieu de 1 500. Pour les enfants, les pantalons et les robes sont à 630 dinars au lieu de 900. Et les t-shirts à 350 dinars au lieu de 500. Pour les hommes, les chemises sont aux prix attrayants de 980 et 700 dinars et les t-shirts à 560 dinars. Mais ces magasins restent minoritaires face à toutes les boutiques des rues algéroises. Lorsqu'on longe la rue Didouche, difficile de trouver des vitrines avec des indications de soldes. La raison est simple et Salim, gérant d'une boutique, l'explique : «Les procédures pour avoir le droit de faire les soldes sont un peu compliquées. Il faut déposer une demande au ministère du Commerce avec toutes les factures. Nous, on fait les soldes, on baisse les prix de nos produits mais sans l'afficher sur la vitrine pour éviter les amendes (car ils traquent les commerçants qui font des soldes sans autorisation).» Le commerçant est effectivement tenu de déposer, après prise de contact avec la direction du commerce de sa wilaya, une déclaration comportant la copie du registre du commerce ou, le cas échéant, la copie de l'extrait du registre de l'artisanat et des métiers, la liste et les quantités des biens devant faire l'objet des ventes en soldes, l'Etat reprenant les réductions de prix à appliquer ainsi que les prix pratiqués auparavant. D'autres boutiques parlent de la réglementation mais en soulignant plutôt des procédures simples, effectuées en une semaine, explique la gérante du magasin Actua citée à titre d'exemple. Mais ça ne change rien au fond du problème qui est l'absence d'une véritable culture des soldes.