«C'est un match fou !», pour reprendre le commentateur vedette d'El Djazeera Sports, Hafid Derradji. «Match mahboul !», dira la rue algérienne. Les Algériens et les passionnés du ballon rond et du jeu de qualité se souviendront encore longtemps de la prouesse historique des Verts face aux Eléphants ivoiriens, pressentis pourtant comme grands favoris de cette Coupe d'Afrique des nations (CAN). C'est une victoire méritée et méritante que les «Renards du désert» ont arraché face à une équipe réputée pour la hauteur de ses prestations et qui avait successivement remporté les 23 matches précédents. Une équipe qui compte parmi les meilleures du continent noir et où y évoluent des éléments aussi redoutables que Drogba, Keita, Kalou et Gervinho. Pour avoir été rude, palpitante et belle, la victoire des disciples de Saadane est historique. La sélection algérienne nous a fait revenir aux années de gloire du football algérien lorsque celle-ci avait forcé l'admiration et la reconnaissance d'une glorieuse équipe comme celle de l'Allemagne, surprise par les prestations de Belloumi et de Madjer lors de la Coupe du monde de 1982. La jeune équipe qui représente les couleurs algériennes depuis les éliminatoires pour le compte de la prochaine Coupe du monde a fait réconcilier les Algériens avec leur football. Un football qui n'a pu reprendre son élan depuis plus de deux décennies et qui n'a cessé de s'enfoncer dans une agonie chronique face à laquelle toutes les tentatives de réanimation n'ont pas pu grand-chose. Au-delà de l'explosion de joie entraînée par cette mémorable consécration, c'est surtout une réconciliation avec la patrie et l'algérianité que la remontée en force des Verts aura ensemencé dans nos cœurs. L'espoir et la joie sont de nouveau permis depuis que les Antar Yahia, Karim Ziani et autres Karim Matmour et Mourad Meghni, ont fait revenir la sélection algérienne dans la cour footballistique des Grands. Depuis que ces derniers nous ont démontré que «quand on veut, on peut», forçant l'admiration et arrachant l'aveu aux moins reconnaissants : les présentateurs égyptiens Ahmed Choubir et Khaled El Ghandour ont fini par «s'incliner» devant le jeu des Verts et ont relevé la ferveur nationaliste avec laquelle ces derniers ont supplanté les Eléphants. Au point de souhaiter que leur sélection nationale qui avait croisé le fer avec la notre il y a quelques semaines se nourrisse de la même rage de vaincre et accomplisse la même prestation. «On veut des hommes comme les Fennecs !», a fini par lâcher le premier. La victoire historique de ce dimanche est celle de toute une équipe, de tous les Algériens et de la nation Algérie. C'est aussi celle du football arabe et africain. Et en heureux mondialistes, les Fennecs n'ont sûrement pas dit leur… dernier mot. M. C.