El Moutanabbi disait : «Ô toi qui as terrassé le lion féroce avec ton fouet, à qui réserves-tu le glaive effilé ?» Ce vers s'applique parfaitement aux Fennecs qui ont dompté avec l'art et la manière l'une des meilleures équipes d'Afrique où brillent des stars mondiales. Tout le mérite des Verts réside dans cet exploit inédit, dans cette victoire magistrale, dans cette prestation époustouflante. Qui reste-t-il à affronter après la Côte d'Ivoire ? Le duel de dimanche soir était la finale légendaire d'une CAN qui restera dans les annales sportives du berceau de l'humanité. Ce fut un duel de titans et les Fennecs se sont surpassés, offrant aux fans du ballon rond un spectacle haletant, tout au long de la rencontre. En dépit de leur défaite, les Eléphants ont été magnifiques aussi bien par le jeu individuel que par le fair-play. Ils méritent tout le respect et l'hommage de ceux qui aiment le jeu propre, sain et beau. Ce dimanche soir, l'équipe nationale a réussi une magnifique osmose entre l'art et le cœur. Quand ils étaient tenus en échec par deux buts à un, les supporters des Verts étaient prêts à faire la fête si ce résultat n'avait pas changé. Les Algériens aiment le beau spectacle et les Verts leur en ont servi à satiété, à volonté, jusqu'à la dernière minute de deux heures qui ont tenu en haleine des millions d'Algériens, d'Arabes, d'Africains et, au-delà, des Européens qui ont redécouvert cette Algérie qui gagne, cette Algérie de fête et de joie. Ce dimanche soir qui restera gravé dans les mémoires comme ce vendredi de 1982 lorsque l'Algérie avait battu, avec classe, les Allemands, favoris du Mondial, les Fennecs ont confirmé avec autant de brio leur statut de mondialistes et ont dissipé tous les doutes que certains mauvais perdants ont voulu entretenir vaille que vaille. Ce dimanche soir, les petits Renards du désert ont prouvé qu'une équipe qui gagne est une symbiose d'individualités qui se complètent dans un effort collectif, une tactique savamment mise en place et du cœur. A. G.