La mauvaise gestion du football africain revient ces derniers jours avec insistance aux devants de l'actualité. Cette 27e édition de la CAN, qui s'achève en Angola, a formellement révélé tous les dysfonctionnements qui paralysent l'instance continentale du jeu à onze. De nombreux sociétaires du tournoi n'ont pas caché, cette fois, leur mécontentement quant à la partialité de l'arbitrage et à la médiocrité de l'organisation. L'Algérie, le Cameroun, le Mali, la Tunisie et le Togo, pour ne citer que ces pays, ont quitté la compétition avec beaucoup de regret et de frustration. La fraude manifeste qui a caractérisé la demi-finale opposant l'Algérie à l'Egypte est sur toutes les langues. Le comportement indigne du referee béninois qui a injustement expulsé trois joueurs algériens pour offrir la finale aux Pharaons a considérablement terni le blason de la CAF. Bien avant cette étape, la sélection d'Egypte avait également bénéficié de la complaisance de l'homme en noir pour «dompter» les Lions du Cameroun. Les protégés de Hassan Shehata ont eu par ailleurs un traitement de faveur durant le premier tour. Leurs excès sont souvent tolérés alors que leurs adversaires se plient aux sanctions au moindre écart dans le jeu. Domiciliée au Caire, l'instance de Issa Hayatou est visiblement asservie aux seuls intérêts du pays d'accueil. Tous les pays africains sont aujourd'hui quasi-unanimes à souligner ce fait accompli. La délégation du Togo, mitraillée à son arrivée en terre angolaise, a été violemment endeuillée, en perdant deux des siens dans une embuscade tendue par un mouvement rebelle local. Sans gêne aucune, la CAF met toute la responsabilité sur le dos du Togo qui aurait dû, selon ses dires, voyager par avion. Il s'avérera, ensuite, que la Confédération avait été préalablement avertie du danger, mis avait sciemment choisi de taire cette menace pour ne pas entacher la candidature de l'Angola à abriter cette grand messe du foot africain. Les mauvaises langues parlent de pots-de-vin et de dessous de table substantiels. Sommé de choisir entre la participation et le forfait sans risque de sanctions, l'équipe du Togo, sérieusement affectée, rentre alors chez elle avec la conscience tranquille. Mais, aux dernières nouvelles, Issa Hayatou et ses mentors, faisant fi de la parole donnée, décident de sévir contre le Togo en suspendant sa participation aux deux prochaines CAN. Motivant cette décision par l'immixtion du gouvernement togolais dans le rapatriement de son équipe, le roi Hayatou et sa cour rajoutent une couche au chagrin des camarades d'Adebayor. «Issa Hayatou sait qu'il n'a plus besoin de nous pour son poste à la CAF», rétorque la fédération togolaise. Il y a en effet quelque chose de pourri au royaume de Hayatou. Le changement s'impose car la colère déborde de partout. K. A.