La sélection algérienne de football ne montera pas sur le podium de la 27ème édition de la Coupe d'Afrique des nations 2010. Elle s'est contentée d'une quatrième place, certes satisfaisantes au vu de la prestation globale, mais qui ne manquera pas de nourrir des regrets auprès des Algériens qui misaient sur une troisième place largement à sa portée. La prestation fournie hier face à des Nigérians éternellement lents dans leurs mouvements a manifestement déçu si l'on se réfère à la manière avec laquelle a été abordée la partie. Le point faible des Verts est ce manque d'initiatives offensives au sein du groupe. Une tare qui traduit le tempérament du sélectionneur, Rabah Saadane, qui préfère tout le temps la position d'attente. Ce schéma devient visiblement une nature chez le onze algérien qui hésite souvent à prendre le match en main. On avait jusque-là là expliqué cette façon de jouer par le poids de l'enjeu que l'inexpérience du groupe ne pouvait pas surmonter. Ce qui est loin d'être faux dans le sens où la sélection n'a pas encore tissé les automatismes et les repères de nature à lui permettre d'imposer son jeu. Le match contre le Nigeria est incontestablement la preuve solide de l'identité du football que compte inculquer le sélectionneur national. Trop d'attente. Trop de prudence. En ne prenant pas d'initiatives offensives, le onze algérien finit souvent par subir le match. Et les réactions ne connaissent pas toujours la réussite d'un jour comme c'était le cas contre la Côte d'Ivoire. Dans la petite finale contre le Nigeria, les poulains de Saadane n'ont pas tenté de jouer, ni d'inquiéter l'adversaire. C'est plutôt le Nigeria qui a géré la partie à sa guise en se permettant de créer des occasions à chaque fois qu'il y a un mauvais positionnement des joueurs algériens. L'absence de certains éléments ne justifie pas l'inefficacité de la sélection algérienne. Le retour aux latéraux types est censé réhabiliter la tendance offensive du foot algérien. Mais rien de cela sur le terrain. Il n'y a pas de disponibilité pour développer le jeu. Tout est basé sur un geste individuel. Et quand cet élément manque, c'est toute l'équipe qui en pâtit. Contre le Nigeria, les Verts n'avaient aucun plan de jeu. Même lorsque les Nigérians monopolisaient la balle, les poulains de Saadane n'arrivaient pas à enclencher des contre-attaques dignes d'une sélection. Pourtant, la stratégie des contre-attaques peut constituer une arme fatale pour les Verts. Les annales du football algérien montrent combien de matches ont été gagnés grâce à la stratégie des contre-attaques. Aujourd'hui, les choses ont changé et notre sélection n'est pas celle qui développe son jeu en maîtrisant la balle, ni celle qui menace sur des contres. D'où cette inconstance dans ses productions et l'imprévisibilité de ses résultats. Sa participation à la CAN angolaise se termine sur cette note que les statistiques ne peuvent pas démentir. Un nombre de buts inscrits très insignifiants et beaucoup de buts encaissés en six matches. Cela ne trompe pas. Beaucoup de travail reste donc à faire en perspective du Mondial sud-africain prévu au mois de juin prochain. D'ici là, il y a manifestement un préalable : il faut rouvrir la porte de la sélection à de nouveaux éléments en mesure d'apporter un plus notamment en matière d'orientation du jeu. A. Y.