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Pékin décide de suspendre ses relations militaires avec Washington et annonce des sanctions économiques Après l'annonce PAR LE Pentagone d'une vente d'armes à Taïwan
Le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi a appelé, samedi dernier à Nicosie (Chypre), Washington à cesser les ventes d'armes américaines à Taïwan. Le chef de la diplomatie chinoise, en visite officielle à Chypre, cité par Xinhua, a rappelé qu'au «mépris de la forte opposition et des protestations répétées de la Chine, l'administration américaine a annoncé son intention de vendre des armes à Taïwan pour un montant de 6,4 milliards de dollars». «La Chine s'oppose fermement à une telle action qui va à l'encontre de l'engagement des Etats-Unis à soutenir le développement pacifique des relations bilatérales», a-t-il souligné. Le Pentagone a annoncé, vendredi dernier, la vente à Taïwan de missiles antimissiles Patriot, de navires chasseurs de mines sous-marines et d'hélicoptères Black Hawk pour un montant de 6,4 milliards de dollars. Il s'agit là d'une nouvelle vente d'armes à Taïwan par les Etats-Unis qui semblent ignorer les protestations de la Chine. Vendredi dernier, quelques heures après l'annonce du Pentagone, Pékin a décidé de la suspension des relations militaires avec Washington, ainsi que l'interruption du dialogue sur les questions de sécurité stratégique, de contrôle des armes et de prolifération nucléaire. Le gouvernement chinois a également annoncé des sanctions économiques. Pour le chef de la diplomatie chinoise, le geste américain «va gravement à l'encontre des trois communiqués conjoints entre la Chine et les Etats-Unis, notamment celui signé le 17 août 1982», a-t-il souligné, dénonçant une ingérence grossière dans les affaires intérieures de la Chine. Yang Jiechi a en outre invité les Etats-Unis «à respecter les intérêts fondamentaux et les préoccupations majeures de la Chine, à révoquer immédiatement la décision erronée de vendre des armes à Taïwan et à cesser les ventes d'armes pour ne pas porter atteinte aux relations sino-américaines». Réagissant aux déclarations de la diplomatie chinoise, les Etats-Unis, par la voix du porte-parole en chef du département d'Etat, Philip Crowley, ont regretté «que le gouvernement chinois ait manifesté l'intention de réduire ses projets de coopération militaire, entre autres, les échanges dans le domaine de la sécurité, et de prendre des mesures contre les compagnies qui fournissent des armes à Taïwan. Nous estimons que notre politique contribue à la stabilité et à la sécurité de la région». Taïwan, que Pékin considère toujours comme une province sécessionniste, partage le point de vue américain. Son président Ma Ying-jeou a estimé que les nouvelles ventes d'armes aideraient son pays à davantage développer ses relations avec la Chine. «Cela rendra Taïwan plus confiant et plus sécurisé et de cette façon nous pourrons avoir plus d'interactions avec la Chine». De son côté, le ministère taïwanais de la Défense «se félicite et remercie les Etats-Unis de leur décision [...] Cela confèrera à Taïwan davantage de confiance dans son processus de réconciliation avec la Chine, cela contribuera à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan». «Les diverses armes défensives fournies par les Etats-Unis vont aussi faciliter la transformation et la modernisation de notre défense nationale», a ajouté le ministère. Il faut dire qu'avec cette décision, le Pentagone a déclenché la pire crise sino-américaine depuis l'entrée en fonction du président Barack Obama. Car la Chine considère le contrat d'armement entre Taïwan et le Pentagone comme une «ingérence» dans ses affaires internes. Il suffit de rappeler à ce sujet que, malgré un net réchauffement des relations sino-taïwanaises, les communistes chinois, qui ont chassé le gouvernement nationaliste du Kuomintang vers Taïwan en 1949, considèrent toujours l'île rebelle comme faisant partie de la Chine. A signaler enfin que cette affaire de vente d'armes vient s'ajouter aux nombreux contentieux entre la Chine et les Etats-Unis sur les droits de l'Homme, Internet et le Tibet. H. Y.